Instant de vie chez les Bouchard

Instant de vie chez les Bouchard
Claude Mattheau, 2014

samedi 26 décembre 2015

Le là ou là : nouvelle parue dans RECRÉER LA CÔTE No. 1 S'évader



« Là ou là ! » scandait-on dans sa tête. Seul depuis six ans. Il perdait souvent ses lunettes. Elle n’était plus de ce monde pour lui rappeler que ces vieilles brunes, revenues à la mode, il les avait laissées traîner là ou là. Là ou là, c’est presque le nom d’une maladie ! C’était elle, la mémoire de sa vie  et puis, elle s’est perdue de vue elle-même, s’est engloutie comme une roche dans le fleuve. Elle avait chaloupé dans le là ou là. 

Il n’a pas ses lunettes, mais il regarde quand même par la fenêtre.  Il connait le paysage par cœur. Il est né ici, dans ce trop petit village devenu trop grand pour ses jambes, ce village que les guides touristiques appellent un hameau. Ce village accroché à sa vie comme les draps de son lit au réveil.  

Il allait jusqu’au bureau de poste à tous les jours. À ces moments-là, il trouvait tout à coup pratique, cette idée qu’avaient eue les curés, d’insister pour bâtir le bureau de poste près de l’église. C’était comme si ces curés avaient eu la sagesse d’accepter avant tout le monde, que les jeunes vieilliraient !  Cette idée, en tout cas, lui permettait de ménager ses jarrets. Il se trouvait idiot d’attendre ainsi une lettre de son fils. Six ans de Télus, de Sears, de Master, de MBNA, de CAA, d’Amputés de guerre, d’Hydro, de ministère du Revenu, de chèques, de tout, mais pas de lettre d’un  fils qui écrit à son père pour lui dire qu’il l’aime. 

Le téléphone, il le gardait juste au cas. 
Il n’avait pas ses lunettes mais il voyait clair.

Le soir venu, il étalait des albums  sur la table. Il manquait des photos, il en était sûr. Peut-être que non.  Il ne savait plus. Les photos de son fils, c’était celles qu’il regardait. Parce que sa femme…il la voyait, les yeux fermés. Ils  étaient si proches depuis qu’elle était partie.

En fait, depuis quelques temps, il voyait se volatiliser des objets autour de lui. Il avait peur. La même chose était arrivée à sa femme. Mais, lui, savait bien  que non, les objets ne peuvent disparaître ! On les égare. Pour le là ou là de sa femme, il avait deviné avant que  le docteur  ne  le dise,  il savait que c’était sa tête qui était au bout de sa mémoire. Elle en était arrivée à oublier son fils. Auparavant, elle s’était mise à interroger le  visage de son époux, il s’était dit que ce n’était pas grave, qu’il se reconnaîtrait lui-même, qu’il se reconnaîtrait pour deux ! Mais quand leur fils unique finit par disparaître de sa tête, pour ce fils perdu, il pleura, s’effondra, se cacha au regard devenu inutile de son épouse. Il était ainsi parce qu’il avait cette folle conviction  que tout l’amour qu’ils avaient eu en  commun l’un pour l’autre, s’était aussi  évanoui…  

N’empêche que chaque jour, le veuf perdait de vue des objets: une lampe, une théière, un livre et aussi ce bibelot de pacotille ramené d’Expo 67 qui portait tant de souvenances … Le désespoir le prit comme une vague, le varech.  Il  n’avait personne à qui se confier, il avait peur qu’on le place … Il avait vu sa femme pleurer. On l’avait arrachée  à sa maison.  « Tu n’es plus capable,  papa!  » Un ordre. Une sentence. « Tu iras la voir, là–bas. » Ce sort réservé aujourd’hui à son épouse, lui  sauterait un jour, au visage… Ce fut un motif de plus pour amorcer une querelle. La première sans dénouement heureux. Auparavant, c’était elle, mère apaisante et épouse porteuse d’espoir, qui arrangeait tout entre eux. 

Puis un soir,  le répondeur qui clignote. Heureusement qu’il veillait tard en compagnie des ses albums de plus en plus vides. Il n’aurait jamais en plein jour, aperçu le clignotant du répondeur.
«Père, je vous souhaite un heureux anniversaire.»
C’était la voix de son fils. Il ne l’avait pas revu depuis six ans, depuis le jour de l’enterrement, jour fatidique où ils avaient eu une terrible querelle. La deuxième sans elle.  Il avait dit : «  père », pas papa, une politesse de trop, une trace laissée par la tempête que tarde à essuyer la marée.

Il avait oublié son anniversaire, dans les beaux jours, c’était elle, qui lui présentant sa joue, le lui remémorait. Le lendemain, il fut stupéfait de ne pas retrouver la pierre tombale de sa bien-aimée au cimetière. Il se perdait dans un cimetière où il avait jadis creusé des fosses. Sur ce chemin sans fin, même les noms sur les épitaphes ne lui disaient rien. «L’Alzheimer, pensa-t-il,  abattu…  Je suis malade. J’ai trop de mélancolie en moi. Je dois me faire aider.»  Mais ce n’était là que des pensées fugitives. Cette mélancolie qui le rongeait, l’avait arraché à sa vie rangée, avait semé le désordre dans sa chair, puis au plus profond de son être, elle  avait érodé ce qui lui restait de courage... Comme si la tête à la lune, couché dans la  mousse verte, il avait espéré le soleil. 

Pendant des semaines, il ne se leva plus que pour se nourrir, il pleura jusqu’à faire mourir le bonheur de soif.  Il fondait à vue d’œil, il ne sortait plus, le téléphone ne fonctionnait plus. Tout avait continué de disparaître autour de lui. Incidemment, il n’avait plus d’amis. Personne pour s’inquiéter de lui, la postière, elle, avait pris l’habitude de lui déposer son courrier à la maison en passant. Courrier qu’il n’ouvrait pas.

Un jour, il se réveilla et fit une chute brutale en bas de son lit. Ses jambes…Jusqu’aux genoux, puis jusqu’aux hanches, et cela remonta encore sous ses yeux apaisés, les mêmes yeux que sa femme eut pour lui, quand elle ne le reconnut plus…  Ce fut le jour choisi par son fils pour revenir demander pardon. Tout ce qu’il trouva, ce fut un lit défait, des couvertures affalées au bas du matelas et une maison tout à fait vide. Presque. Sur le rebord de la fenêtre, là, juste sous ses yeux,  les lunettes que son père déposait là ou là.   

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mercredi 23 décembre 2015

Made by Arthur Simard

Une pose typique à cet homme .
Coll. Stéphanie Simard- Guay FB

Si vous habitez au Bergeronnes , il y a de fortes chances que vous ayez devant les yeux un édifice, une maison, un chemin ,un  aqueduc qui devrait porter la mention : Made by Arthur.

J'avais pour monsieur Arthur Simard (à Henri et à Lumina Bruyère) , un respect infini... Respect que je garde encore aujourd'hui au fond de mon coeur et de ma mémoire. J'admirais son sens de l'observation, et surtout  l'esprit de répartie qui en découlait. Avec ou sans humour selon les cas, monsieur Arthur arrivait en  une phrase bien sentie à nous faire comprendre une réalité beaucoup plus complexe !

Je lui ai rendu visite alors qu'il était malade et diminué.J'étais accompagné de mon oncle Maurice Sirois. J'avais là, deux hommes qui avaient du passé à se raconter. Ils ont construit des quais, des maisons, des HLM , des bureaux de poste...Deux hommes à l'hiver de leur vie, deux hommes qui comme beaucoup d'autres ont gagné leur vie à la verticale. Je n'ai pas beaucoup parlé cette fois-là  et j'ai pu constater l'ampleur des ouvrages de mes prédécesseurs.


Made by Arthur , 1972.
Un jour, en 1993, monsieur Arthur entre chez-moi à Forestville. Il  était venu assister à une réunion des camionneurs artisans.Je lui demande s'il a facilement trouvé mon adresse. Il m'explique alors en regardant  par la fenêtre que la maison verte  à droite et l'autre en face, c'est lui qui les a construites.Et il m'apprend que ma maison est aussi son oeuvre ! Il est en terrain connu. Il avait creusé dans le coin. "Ta maison ,c'était un plan compliqué, des maisons à toit cathédrale, il y en avait pas beaucoup..." C'est comme ça que j'apprends que j'habite une maison  made by Arthur , 1970.

Cette journée-là,  il me dit au sujet du Québec : " Y'a pu d'enfants, Robert !|  Pour faire vivre sa terre, mon père, y' avait besoin d'un troupeau! " Arthur , vous voyez, ne creusait pas seulement dans le sol. Il était démographe.

Il a transporté du sable,du gravier,de la pierre, du bois, de la neige.Il a serré, soudé, peinturé, cloué , coulé. Et il a aussi certainement beaucoup aimé: 9 enfants , 6 filles et 3 garçons.



1975, Le Soleil


Dans le milieu des années  70, l'entrepreneur refait le réseau d'aqueduc dans le village de Bergeronnes. Un jour, il est au beau milieu de la fosse , un trou de 10 pieds de profondeur , et il se fait heurter par une immense rétrocaveuse. Résultat: clavicule brisés, côtes brisées, sternum fêlé et un bras immobilisé. Non seulement n'a t-il pas voulu rester à l'hôpital de Chicoutimi plus que le temps nécessaire à la mise en place du plâtre, mais le lendemain ,il trouvait le moyen de redescendre dans le trou pour diriger les travaux . Il était tellement engagé dans ce projet qu'il mangeait  sur place, son épouse Yolande lui apportait son lunch. Un homme consciencieux.


Un extrait d'un travail universitaire signé Anne -Marie Anctil, fille de Jacynthe , petite fille de Arthur,de Henri et puis de Joseph ...


"Contremaître c'est mon métier, je rêve même d'avoir ma propre compagnie et j'y arriverai. J'ai fini par construire la plupart des bureaux de poste que l'on retrouve sur le territoire de la Haute-Côte-Nord. Devant l'accomplissement grandissant de son mari, Yolande continue de faire la lessive."Le quotidien des amants" Anne-Marie Anctil (2011)
Arthur était un entrepreneur. Certains disaient même qu'il tenait du roi Midas, que tout ce qu'il touchait se changeait en or ! C'était peut-être un peu exagéré mais il faut quand même admettre que monsieur Arthur avait du flair .
Arthur et deux de ses  fils : Guy  et  Dominique . Les autres : Charles Lessard,
Augustin Bouchard et sur le quai improvisé , Alain Samson.
















J'en étais assez fier. D'abord , je suis un Bergeronnais qui habite une maison construite par un Bergeronnais , puis j'ai toujours eu beaucoup d'estime pour tout ce qu'il faisait , un respect tel que je lui ai volé son nom pour créer le Gala des Arthur. Pierre Rambaud croyait que je lui avais volé son nom de plume...Pas du tout ! 

 En signant Arthur dans Le Maillon (Le journal communautaire  du village), je signais pour les gens ordinaires, même chose pour le Gala , c'était destiné à des gens ordinaires. Pas aux magistrats ni aux notables, juste à ceux qui ont contribué à construire un pays en commençant par leur village, et qui souvent ne sont pas reconnus à leur juste valeur.

Voilà qui est fait en ce qui concerne monsieur Arthur, mon professeur de quincaillerie.





Voilà la cie !





dimanche 13 décembre 2015

Légende: Le 1er arbre de Noël bergeronnais .

Quand Champlain s’arrêta au large de la Baie des petite  Bergeronnes en 1603, il vit de son navire, La Bonne Renommée,  des champs qui lui paraissaient être apparentés à ceux de sa contrée d’origine. Il aperçut des herbes qui semblaient de loin être trop près de la mer pour ne pas être salées ! 

Il ordonna  que dix hommes d’équipage se rendissent à terre et fassent une évaluation  des dites herbes.  Originaire de Brouage, petit port de Gascogne, où le sel était la monnaie d’échange, Champlain  vit là une occasion de récolter des herbes et de les faire sécher dans de grands bacs pour en retirer l’or blanc. Le sel était non seulement gage de prospérité, mais c’était aussi  la seule façon de conserver les viandes.

Mais voilà, qu'au retour des hommes, un matelot  manquait à l’appel.  Champlain ne pouvait attendre plus longtemps avant de lever l’ancre, la marée ne lui étant pas favorable. On abandonna l’homme à son sort.

Scots Ross, un Irlandais, avait fui l’Écosse à cause de toutes ces guerres de religions qui n’avaient cesse de bouleverser son pays d’origine. En s’embarquant avec Champlain, il savait ce qu’il faisait. Quand  il avait mis le pied à terre dans les champs salés de  Petites-Bergeronnes, il s’était  vite éclipsé dans la nature. Il savait au fond de son cœur que ce pays-ci serait désormais  le sien. Et il ne voulait avoir pour lui, ni roi, ni religion, ni loi.  La liberté seule était maintenant son maître.

Il devenait ainsi un Robinson. Mais il ne fut pas longtemps solitaire. 

Repéré par les indigènes, il fut  d’abord capturé, mais ceux-ci ne voyant en lui aucune acrimonie, ils  le firent défaire de ses vêtements par le sagamo et l’habillèrent à leur façon. On lui donna une fille à aimer. 

L’amour fut fécond. Ross accepta de vivre à la manière des sauvages et voulut rapidement avoir une descendance. Quand l’enfant vint au monde, il avait la peau pâle de l’Européen et  les yeux rieurs des Montagnais . Toute la tribu vint le voir. La curiosité se transforma vite en joie puisque l’enfant était né dans la nuit la plus longue. Ce qui voulait dire selon les  aînés, qu’il verrait  dans le noir comme un renard. 

Même s’il avait fui la religion, Ross se souvint que son père  décorait un arbre pour rendre hommage à la source de vie. Il demanda au Sagamo de lui rendre ses vêtements de toile, il les déchira en longs rubans, les tendit sur les branches d’un bouleau et  il mit en feu les dites guirlandes. 

Il célébra ainsi la naissance de son fils et son métissage. Le feu ayant consumé ce qu’il lui restait de son passé, Scots Ross pouvait maintenant se tourner vers l’avenir.  Depuis ce temps, la tribu célèbre la nuit la plus longue avec l’arbre de feu.                                  

samedi 21 novembre 2015

Le jeu des 7 erreurs

Daniel Otis, Serge Lessard et Pierre Petit

 Ne regardez pas cette photographie trop rapidement !

 Prenez le temps d'admirer le paysage et les trois jeunes adolescents (12 ou  13 ans en 78 ) qui sont devenus depuis des contribuables bergeronnais !


Comme on le faisait jadis, jouons au jeu des sept erreurs. Si avec google map , vous vous déplaciez  exactement au même endroit où fut prise cette photo en 1978, vous remarqueriez quelques changements.

1. Sur ce terrain vague s'élève aujourd'hui une caserne.

2. La roulotte où habitait madame Lucie Imbeault , notre enseignante, serait aujourd'hui en plein dans le trajet de la 138 !

3. Les maisons d'Emilien Lavoie et de madame Mérilda Simard (derrières les   arbres) ont changé de proprio

4. Derrière les grands sapins qui bordent le terrain des Lavoie s'élèvent aujourd'hui une nouvelle construction.


5.  Aujourd'hui, des parents qui laisseraient les enfants s'asseoir sur le devant d'un tracteur ou sur la souffleuse à l'arrière, seraient dénoncés à la DPJ!

6. Serge Lessard est maintenant dans la cabine du tracteur !

7. Pierre Petit est toujours un fan des vêtements sportifs, mais il est plus grand !

8. Daniel Otis ressemble toujours à  sa mère, Lisette , toutefois , il est plus costaud.







lundi 28 septembre 2015

Trois histoires de Pruno




























Prologue
Si vous n'avez pas connu Dollard Gillbert , n'avez pas jasé avec Pruno, ne vous êtes pas caltaillé avec cet homme fort ,c'est que vous avez quitté Bergeronnes et que son garage appartenait encore à Laurent Brisson et qu'on y vendait des Ford ! Ou vous étiez mort au moment de sa naissance en 1936.

Première histoire de Pruno

Pruno est un Bergeronnais spécial pour moi. Je l'ai connu alors que j'étais tout jeune. Forcément puisque  je connaissais ses fils , Miquette, Saucisse et Richard ! C'était les trois premiers ; Criquette,Gino et Luc vinrent par la suite ... Je les appelle ici par leur surnom comme si cela était tout à fait naturel ! Ce l'était , mais ma mère n'aimait pas beaucoup que Fancis, Michel ou Éric soient ainsi nommés. Mais elle ne se gênait pas , elle, pour dire monsieur Pruno ! Mais je dois avouer qu'elle le disait avec beaucoup de respect. Et ce parce que Pruno était un coeur d'or . Je fais une courte liste :

Quand le hockey mineur ramassait des bouteilles , Pruno était le plus grand donateur.

Quand le camionneur de de la Laiterie Notre-Dame de Trois-Pistoles , Monsieur Romuald Larivée, décidait de rester une soirée de plus à Bergeronnes pour voir une game des Noir et Or, c'était Pruno qui offrait le gîte à son camion dans son garage pour éviter que le lait ne gèle ! Le premier bed and breakfast du village !

Quand mon père est décédé , Pruno  a eu beaucoup de peine. Il aimait bien "Vila" , même si celui-ci achetait du Dodge!  Reste que ma mère avait droit à chaque printemps à ses truites, gracieuseté de Pruno ! Une couronne de fleurs qui faisait chaud au coeur de Madeleine.

Quand il s'agissait d'accueillir,  Dollard et Jeanne n'hésitaient pas . Ainsi Madeleine Lessard, Marlène et Monique Gagné , ont pu profiter de la vie bergeronnaise dans une famille hospitalière.  

Dans les années 60 quand Garde Mailloux avait besoin d'aide pour intervenir auprès d'un accidenté, Pruno y était ! Si vous n'avez pas lu le livre Rita Mailloux ,infirmière de colonie,de Claire Andrée Leclerc, vous ne connaissez pas la grandeur d'âme de Dollard et son humilité devant les actes qu'il a posés avec beaucoup de sang-foid. Un extrait :

Monsieur Dollard Gilbert est souvent impliqué dans l’aide à apporter aux accidentés : il a une remorqueuse et c’est lui qui s’occupe de libérer les blessés des autos vu que les pinces de désincarcération n’existent pas encore, du moins dans la région. Il travaille souvent de concert avec garde Mailloux et il a beaucoup d’admiration pour sa compétence et son attitude sur les lieux d’un accident. Il est volubile quand il s’agit de raconter les exploits de la garde  (...)  

Deuxième histoire de Pruno

Un jour, je devais avoir 14 ou 15 ans :  Pruno engage à peu près tous les flos du voisinage pour asphalter le devant de son garage. Ingénieux, il s'était fabriqué un brûleur à l'huile et réutilisait la vieil alsphalte que la pelle mécanique d'Arthur Simard avait arraché  en creusant dans le village  afin de refaire l'aqueduc.

Et avec Pruno, je vous jure , qu'on ne chômait pas . "Raidissez vous les poignets ,les flos ! " disait-il (assaisonné de deux ou trois ...prières) pour nous encourager à aller à la même cadence que lui. Pruno alimentait la tub, poussait la brouette, donnait un coup de râteau de temps à autres et dirigeait le rouleau à bras emprunté chez Welleston. Nous on faisait le reste, quand il nous en donnait le temps!

Le lendemain, jour de paye, je me rends chez Pruno.  Cet argent serait vite dépensé, puisque avec mes chums l'Oignon (Germain Gagnon )et Bardarot (Dominique Bouchard), on prendrait la direction des Escoumins pour participer à une soirée , jouer au pool et à la machine à boules ! Des jeux qui ne sont plus à la mode ! Par contre mes jeans à pattes éléphant sont de retour en 2015! Je les portais donc avec fierté. Un jeans délavé ,très pâle, les ancêtres des jeans troués!  En arrivant au garage , je me dirige vers le bureau de madame Jeanne (Gagné) , c'est elle le banquier! Elle me donne mon argent et Pruno arrive ! "T'es chic à soir ..."aboit-il, taquin !  Et il me prends à bras le corps et réussit à graisser mes jeans ! Son chien Tico est mort de rire , mais madame Jeanne prend ma défense : "Voyons  Pruno..."   Mais moi je ris ! Je ris parce que je me trouve tout à fait imbécile ! J'aurais dû y penser !

Troisième histoires de Pruno 

Un jour , monsieur  Imbeault, propriétaire des autobus scolaires , fait face à un problème important: l'indiscipline des élèves lors du transport entre Les Bergeronne et Les Escoumins. Disons que certains élèves en mènent large , ils dérangent le conducteur, ils se déplacent d'un banc à l'autre , se lèvent debout et entonnent la fameuse chanson : "Conducteur, conducteur, pesez donc sur le gaz , pesez donc sur le gaz , ça  marche pas , ca marche pas ! " Sympathique ? Pas quand 40 jeunes l'entonnent dans un espace somme toute réduit ! Il fallait un remède de cheval. Surprise , alors que nous attendions l'autobus comme chaque midi devant la maison de monsieur Victor Desbiens , Jean-Francois Bouchard, Denis Brassard , Dominique Bouchard , Jacques Saint-Laurent et moi avons été saisis : Pruno était au volant du vieil International jaune ! Le party venait de prendre fin. Dollard Gilbert avait ce qu'il est convenu d'appeler une discipline naturelle. Il faut dire que les prouesses de Pruno contre les lutteurs qui s'arrêtaient au Centre Civique lors des tournées de la lutte Grand Prix , nous avaient fortement impressionnés ! Et personne dans l'autobus ne se prenait pour les Poudrés d'Hollywood!
Mai 1979, Journal Le Plein-Jour
Épilogue 

  Bref, pour les enfants du crain *, ce monsieur était un des personnages colorés de notre enfance. Quand nous arrivions de l'école, les grosses portes bleues du garage étaient la plupart du temps ouvertes et rien ne nous empêchait d'entrer au paradis de l'huile et du gaz où sous l'oeil bienveillant de madame Jeanne, nous  pouvions rêver en regardant  les motos ...

 Le secteur où j'habitais était extraordinaire: garde Mailloux, Pruno, Marc Tremblay et ses pétards, Monsieur Raymond, le casse-croûte et ses machines à boules... Quel univers extraordinaire pour grandir et si on tient compte du cimetière, ce fut aussi , pour Dollard et les autres , un bel endroit pour reposer en paix. Tout ça dans moins d'un kilomètre carré.

* Le cran : c'est ainsi que l'on nommait ce secteur du village. (Source : Jean-Marc L:apointe , qui me disait vers 1991 , à mon arrivée à Forestville:  "Vous étiez tough le monde sur le crain, vous étiez habitués aux vents!" - Et oui !

dimanche 27 septembre 2015

Grand slam , grosse rame, à 2:11:39



Cyranez de Bergeronnes est un personnage extraordinaire. Il est né d'une vieille amitié . Très vieille, plus vieille encore que les années qui en bordent  le début et la fin . Dirons-nous éternelle amitié ? Oserons-nous défier les dieux et voir se perpétuer le mythe de Sisyphe , lequel mythe n'a besoin de personne pour toucher l'éternité.


Cyranez de Bergeronnes est un homme heureux. Heureux comme peut l'être celui qui pousse sur une roche qui ne cesse de revenir à son point de départ. Heureux comme l'homme qui manipule les mots et qui se rend compte du peu qu'il utilise et de toutes les possibilités qui s'offrent à sa plume et à ses dires.! Un travail sans cesse à refaire. à refaire  parce que pas un système n'épuisera le monde. Parce que pas une combinaison de son ne réduira le spectre des sons audibles à l'oreille de celui qui ne regarde plus. Parce qu'il faut parler . Parce qu'il faut vivre. Et parce que ce que l'on dit est entendu dans tous les sens .

Parle donc, Camus :

"Je laisse Sisyphe au bas de, la montagne ! On retrouve toujours son fardeau. Mais Sisyphe enseigne la fidélité supérieure qui nie les dieux et soulève les rochers. Lui aussi juge que tout est bien. Cet univers désormais sans maître ne lui paraît ni stérile ni futile. Chacun des grains de cette pierre, chaque éclat minéral de cette montagne pleine de nuit, à lui seul, forme un monde. La lutte elle même vers les sommets suffit à remplir un cœur d'homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux."

Fardeau des temps modernes, dire avec des mots, l'indicible.

Longue vie à Cyranez de Bergeronnes , ce vocable né pour unir ,et qui  devrait s'anéantir  avec le premier qui trépassera. À moins que les dieux ...



Corde à linges  corde à mots , on peut ben tout étendre, on peut ben tout sécher.

Dans la corde à linge de sa vie
Y’a des gilets coudes à coudes qui ont fait la guerre face à face
Qui ont des trous de balles à la place du coeur
Y’a des bobettes ceintures à ceinture qui ont fait l’amour fesse à fesse
Qui ont passé leur vie sans sortir du garde-robe
Y’a des camisoles sans manches qui ont travaillé même le dimanche
Qui sont grises d’avoir trop fumé, d’avoir trop toussé
Y’a des culottes jambe à jambe qui ont été patiné par le temps    
Qui se sont usé les genoux pour le bon dieu
Y’a des bas en laine d’habitant qui se sont gelés juste pour gagner leur vie
Qui  ont été volé à un mouton pour en habiller un autre !
Y’a des draps blancs , plus blanc que le ciel qui me font signe de pleurer
Comme des grands mouchoirs  évadés de l’asile , du crisse de chsld où toute la corde à linge est
en train de chalouper avec ma mère qui a bâti un pays solide qui lui fait manger du manger mou.

Riez pas tabarnac
Dans le dictionnaire de sa vie y’ont oublié un mot
Pas comme on oublie son lunch sur la table
Pas comme on oublie ses clefs sur le char
Pas comme on oublie la date d’une fête
Pas comme on oublie le nom d’une province
Pas  comme on oublie un numéro de téléphone
Pas comme on oublie une osti de réplique au théâtre
Pas oublier comme ça là !

Mais oublier comme oublier son nom
Y’ont oublier le verbe : « alzheimer » (é)
Comme alzheimer son adresse
Alzheimer son médicament
Alzheimer de mettre le four à off
Alzheimer de jouer de la musique
Alzheimer de manger pour dîner
Alzheimer de s’habiller en hiver
Alzheimer  de compter ,
Alzheimer de lire ,
Alzheimer d’écrire…
Alzheimer mon nom

Maman, es–tu encore maman ?
Même l’écho du couloir en face de l’ascenseur est vide.
Alzheimer à quoi ça sert une fourchette, une cuillère pis un couteau.
Pour le couteau, elle savait vraiment plus quoi faire avec
Pcq elle se l’aurait planté à la bonne place, juste pour sortir de la place,
Pour aller mourir dignement ailleurs comme un goéland au bout de son sang.

Pis un jour, délivrance , son défunt  mari est venu la chercher.
Ben non calisse : pensez vous que mon père l’aurait laisser sécher
pendant 7 ans , 7 ans ! 7 ans, c’est trop longtemps  sur une corde à linge !

   
Corde à linges , corde à mots , on peut ben tout étendre, on peut ben tout sécher.
Décrochez vot’cœur y commence à être sec en criss!



Un simple lancement


Ne trouvez vous pas que l'entrée de la rivière Bergeronnes ainsi dessinée, a de Cyrano , la forme du nez  ? Alors sur ce, je vous offre une tirade du nez à la Bergeronnaise.







Robert

Pour ce lancement , UN SEUL MOT : BRAVO !


Stéfane
Ah ! non ! c’est un peu court, mon chum
On pourrait dire ce livre,bien des choses en somme.
En variant le ton, -par exemple, tenez:

Agressif: Moi, Monsieur Champlain, si j’avais vu un tel rivage,                                                    j’aurais dret là  arrêté mon voyage, au lieu de Francis, nous aurions Labeaume, et les Nordiques s’appelleraient les Granits !

Campagnard:  Oui monsieur,  Bargeronnes, c’est icitte ,pays du granit, des baleines , du kayak, Paris est de ce coté-là , Tokyo est par là, pis New-York est en bas, je ne dirai pas qu’on est au centre de l’univers , mais vous pourriez faire un saut en calvaire!

Amical:  Mais votre travail n’est point terminé!
En 1929, les Bergeronnais commençaient à peine à se chicaner!

Descriptif: Quoi de mieux pour les méridionaux du nord,
qu’un maudit Français devenu Bergeronnais
pour faire ressortir de nos aïeux, les traits les plus glorieux!

Curieux: De quoi sert cette promesse madame Geneviève, de ne jamais vous arrêter, si le contraire ne vous est  jamais venu à l’idée !

Gracieux: Monsieur le maire,  aimez-vous à ce point les propos de Rambaud, que paternellement vous vous préoccupâtes d’ajouter des bouts d’histoire dans ses pattes ?! Après la chicane des trottoirs par les hommes de cavernes, allez-vous nous offrir une caserne ?

Emphatique : Aucun vent ne peut, tornade y compris,
brasser plus d’air et de maux qu’un Bergeronnais à qui on tend le micro !

Respectueux: Souffrez  Bergeronnais, car plus d’une fois on vous aura pendus. C'est là ce qui s'appelle avoir l'opinion de la rue !

Sentimental: Applaudissez  le travail de mémoire de Bella, si on avait ce soir un bingo, ce serait assurément, le gros lot !
Et alors peut-être arracheriez-vous de Pierre, un sanglot.

Prévenant: Gardez-vous madame, en lisant ce livre, de croire qu’il est complet  puisque de notre histoire  même Columbo ne retrouvera jamais tous les morceaux.

Baveux : Quoi ! pour écrire ce livre vous aviez un échéancier ?  
-Ah ! vous aviez dit en septembre , mais n’aviez pas précisé l’année !

Pédant: Le Larousse est bien incomplet, je l’achèterai quand j’y verrai : les Tremblay, Chassé, Bélanger, Gauthier, Guay ,Gagné, Boucher, Fortier;
les Bouchard, Brassard, Girard, Savard, Guignard, Simard, Lessard;
 les Rambaud, Michaud, Imbeault, Migneault, ;
les Gagnon, Caron, Dumont, Brisson, Grenon, Gendron ;
les L‘Heureux, Beaulieu, Hervieux;
les Bégin,Fortin, Jourdain, Morin,  Desbiens , St-Laurent;
les Maltais, Charest;
les Roy, les Sirois,
et tous ceux qui ne riment pas :
les Mailloux, Ross, Anctil, Gravel, Gilbert, Ouellet, Deschênes,
Pérusse, Larouche , Lavoie, Boulianne, Maltais,
Marquis, Jean, Dufour, Hovington, Petit, Otis, O’connor, Lapointe, Laprise,
Noël, Théberge…

Absurde : Si dans le futur, il advenait que la HCN ne devienne qu’une seule municipalité, elle devra s’appeler Bergeronnes , parce que … Bergeronnes !


Pratique :Vous hésitez à acheter ce livre,  en cas de forte chaleur, vous pouvez de ce bouquin  faire un éventail;  sous l’orage, il devient un parapluie et si l’hiver vous gelez, vous pourrez l’allumer!


Dramatique : Les concitoyens  seuls, dont  monsieur Castro   disait qu’ils n’avaient pas toffé la run ne pourront comme lui, lire le livre de Bergeronnes. Mais rangez vos mouchoirs, ils font maintenant  partie de l’histoire.

Fier  : Pour  les touristes, Bergeronnes un est village , pour les Bergeronnais    d’ailleurs et d’ici,  Bergeronnes est  une patrie !

Enfin rendant hommage à chacun des ouvriers : le voilà donc cet ouvrage qui tire de nos forêts son ramage, s’il est vendu à la diaspora bergeronnaise toute entière, il sauvera, toutes  les papetières !  

Maintenant qu’il est écrit, dès demain, il changera de main ! Pour que vos efforts monsieur Rambaud,  à le former avec tant de verve, d’autres aussi s’en servent!



vendredi 18 septembre 2015

Paul à Québec : avant le film

.

Paul à Québec est une bande dessinée qui nous fait battre le coeur, qui nous arrache des larmes. L'auteur et dessinateur , Michel Rabagliati sait étonner les lecteur avec des illustrations simples, une ligne épurée et des vignettes qui mettent en valeur les personnages et ...le Québec tout entier. (Paul à Québec, éditions de la Pastèque , Québec , 2009.)


Dans ce sixième tome, l'auteur raconte la maladie du beau-père de Paul . Celui-ci verra sa santé décliner à un tel point qu'il devra se résoudre à quitter la demeure familiale. Suivront des jours difficiles où le père de Paul devra accepter que sa vie sera bientôt finie. Sa famille et ses amis le visiteront, découvrant un homme qui devant la mort imminente saura ,après une certaine période de colère, apaiser ses proches par une attitude empreinte de sérénité.


Cette bd m'a conquise surtout à cause des émotions fortes et vraies que transporte le récit, de plus, les illustrations en noir et blanc soutiennent le propos avec aplomb. D'abord , je dois avouer que le récit de la mort d'un homme m'a vraiment touché. Cette planche entre autre (de la page 56) où dans un plan d'ensemble , l'auteur nous montre l'atmosphère tristounet régnant au salon funéraire, on s'y croirait réellement !





Puis, le fait que les images soient en noir et blanc,- choix qui peut au départ rebuter un lecteur habitué aux planches colorées des BD modernes,-m'a séduit. J'ai pu apprécier chacun des détails (comme cette main tremblante qui doit saisir un médicament) transportés par les illustrations de Rabagliatti sans me laisser déconcentrer par des images trop chargées de couleurs. Les bandes présentant des gros plans sont mes préférées : chaque fois ,elles appuient le récit avec vigueur.







Une oeuvre à lire, un bédéiste à découvrir ! Avant le film . Le film après.

mardi 8 septembre 2015

COURTEPOINTE

Des pièces concernant directement ou indirectement le village de Bergeronnes, il y en a vraiment beaucoup ! Ici, je vous en présente quelques-unes, c'est sans compter les revues consacrées à l'Histoire régionale, les monographies spécialisées, les livres plus personnels comme celui d'Amédée Gagnon ou de Claire Maltais (Madame Béa),les sites généalogiques...C'est sans compter les collections personnelles de photographies, les sites disponibles sur internet qui sont l'oeuvre de groupes ou d'individus...L'Histoire , c'est souvent une passion, certains courent ,d'autres écrivent; certains chassent , d'autres font des découvertes généalogiques; certains jouent au Scrabble , d'autres collectionnent les objets du passé , et plusieurs font tout ça !

Une autre pièce s'ajoutera à la courtepointe locale et régionale:


dimanche 6 septembre 2015

Le mot du silencieux

Si cette photo ne datait pas des années 60,
je dirais qu'il s'agit de Sébastien ...de Stéphane ?
J'ai connu monsieur Oscar Larouche vers 1976.  Je l'avais bien entrevu quelques fois quand je faisais la run de lait avec mon père, mais sans plus.

Dans les années 70,  le journal Le Soleil était livré aux Bergeronnes vers 16 heures , or, quand je pénétrais dans le seul duplex du village où habitaient Oscar et sa Blandine (Gagnon), je pouvais apercevoir le seul homme de la maison  en train de lire son journal. Il fumait la pipe. Il me rappelait étrangement  notre voisin d'en face, monsieur Lauréat Larouche , mais en plus silencieux. À 10 ans, je n'avais pas conscience qu'à peu près tout le monde dans ce village était parent à un degré quelconque ...J'ignorais donc que les traits de l'un et de l'autre étaient hérités de Probe , leur père !




Ma véritable rencontre avec cet homme se fit ailleurs et plus tard. Le trop sage  pensionnat  Françoise Simard  était devenu le dynamique  Hotel Élan, et moi, comme ce bâtiment, j'étais entré de plein fouet dans l'adolescence. Dans ces lieux arrachés à une autre époque, monsieur Oscar se berçait souvent  dans le petit salon trop vitré situé près du bureau de Geneviève et Lévis. Un soir, c'était l'été, la journée avait été chaude et le vent  faisait danser les longs rideaux qui habillaient la pièce; madame Geneviève avait dû passer des dizaines de fois presque au pas de course devant le salon, répondant à l'un ,surveillant l'autre, supervisant toute l'affaire ,et ce,  pendant que j'accompagnais son père dans le va-et-vient de sa berceuse.

 Monsieur Oscar et moi avions ce jour-là, parlé de sa famille , de ses frères , des goélettes. Le silence me dérangeait , mais pas lui. Alors, je posais des questions, et je vous jure que les réponses étaient brèves. Brèves mais justes. Ce qui ne me déplaisait pas du tout parce que je ne m'intéressais pas vraiment  au passé. Pas encore. Je tenais une conversation polie. Puis tout à coup, apercevant Geneviève qui empruntait -toujours à la même vitesse- l'escalier menant aux chambres, Oscar  dit: " Elle est vaillante cette enfant-là, ." Et il m'apprit que sa mère et son père avaient eux aussi tenu hôtel. Il avait sur le sujet de la vaillance une expertise qui lui délia la langue. Je venais de découvrir le Albert Brie du village.

Ce fut donc, avec cet homme, ma première rencontre , je pouvais dès lors,  le saluer ,
 le re-connaisant  vraiment !  Je n'ai compris que bien des années plus tard que lorsque ma mère disait de Geneviève qu'elle était vaillante comme tante Hélène ,qu'elle parlait de la mère d'Oscar ! Ce qui éclairait rétrospectivement cette conversation.*Hélène Lessard est la soeur d'Ursule,cette dernière était mon arrière grand-mère. Rosario Sirois est donc le cousin d'Oscar. 

Le Harline trader .(Coll.G.Larouche)
Je ne sais rien du Oscar d'avant la retraite. Ses filles nord-côtières, m'ont raconté qu'il avait navigué sur les goélettes de son père  , le Harline Trader  entre autres. Il y fut manoeuvre , pilote, débardeur ... Mais les dangers de la navigation et de fréquents naufrages firent dire à Blandine qu'il serait préférable que le père de ses filles soit à terre .




Il jeta l'ancre et  passa de l'eau au feu: il devint garde-feu, ce qui ne signifie pas qu'il le gardait mais qu'il le combattait ! Cette blague bon enfant, monsieur Oscar, l'aurait certes partagée!

Collection I. Larouche
Sur cette photo prise en juin  1953, Oscar Larouche est âgé de 48 ans. Il est l'hôte d'Escouminois fiers de se faire photographier avec des hommes en uniforme!

Probe Larouche né le 9 janvier 1875 au Bergeronnes décédé le 1 décembre 1947 au Bergeronnes époux de Hélène Lessard né le 9 février 1877 au Bergeronnes et décédé le 27 décembre 1959 à Québec. Ils se sont mariés le 2 avril 1894 Voici les enfants. 1. Alfred né le 17 avril 1895 au Bergeronnes , décédé 18 novembre 1896 au Bergeronnes. 2. Alfred né le 24 avril1897 au Bergeronnes , décédé le 7 mai 1951. 3. Rosalie née le 22 juin 1899 au Bergeronnes, décédée le 6 août 1979 au Escoumins. 4. Anne Antonia née le 14 juin 1900 au Bergeronnes , décédée le 23 décembre 1900 au Bergeronnes. 5. Henri Napoléon né le 30 janvier 1902 au Bergeronnes décédé le 30 mars 1959 au Bergeronnes. 6. Oscar Probe né le 16 août 1904 au Bergeronnes décédé le 9 juin 1979. 7. Laura Elisabeth née le 21 décembre 1906 au Bergeronnes décédée le 11juin 1956 au Bergeronnes. 8. Lauréat Samuel né le 9 mars 1908 au Bergeronnes décédé le 12 mai 1985 à Baie-Comeau. 9. Annette dite Simone née le 13 septembre 1909 au Bergeronnes décédée le 30 mai 1940 à Rivière-du-Loup. 10.Rita Fernande née le 14 août 1911 au Bergeronnes décédée le 28 juillet 1983 au Escoumins. 11. Gaston Fernand né le 15 juin 1915 au Bergeronnes , décédé le 19 décémbre 1989 à Chicoutimi. (tel que partagé sur Amicale Bergeronnes par Johanne Gagnon , le 7 -02-16)

dimanche 30 août 2015

Les papas


Avec le temps, on finit par geler des images.  J'ai de l'aréna de Bergeronnes, des souvenirs très précis, peut-être que si j'y remettais les pieds , je serais déçu de voir qu'il est maintenant vide. Vide de ce que je me souviens, parce qu'évidemment les  humains, comme la nature , ont horreur du vide et se dépêche de remplir les trous. La plupart des garages, initialement construits pour y abriter une voiture, sont remplis de stock, du stock dont on pourrait éventuellement avoir besoin ...Même les écureuils ont plus de génie que nous sur ce point. Ils n'engrangent que ce dont ils ont besoin! 

L’aréna de Bergeronnes avait  cette faculté magique de transformer les odeurs. Tout fait  de pierre, de ciment et de stucco , l’humidité aurait pu y être être maîtresse, mais non, il suffisait que le percolateur du petit restaurant de madame Mérilda soit actionné pour qu’ un effluve de café bouilli et trop sucré envahisse le hall d’entrée. Et c’est là, que café en main, les hommes discutaient   âprement , analysaient  finement , les derniers exploits des Noir et Or, du Tricolore, des Vikings, des Pee-wee ou des Bibittes! Quel endroit extraordinaire. Le tournoi de hockey mineur de Bergeronnes a vu bien des papas de toute la région se réunir pour jaser des résultats du club de leur localité. Centre civique , quel beau nom pour un endroit aussi rassembleur.

Cette photo est pleine de papas ! Des papas décédés, de papas retraités , des papas qui n'étaient pas encore papa et aussi des papas qui n'ont jamais été papa , mais qui se sont occupés des flos des autres comme s'ils avaient été les leurs.


Je reconnais : Alfred Anctil, Lévis Ross, Jacques Gagnon, Marcel Lessard, Patrick Gauthier, Marcellin Savard, Welleston Bouchard, Vilmond Desbiens, Roméo Deschênes, Arthur Simard... et vous , qui avez de meilleurs yeux , ou meilleure mémoire , quels papas reconnaissez -vous ?     Barbier ajoute : Rémi Roy, Toussaint Larouche et  Fafard . Richard Gilbert dit: Michel Larouche.

Selon Cécile Tremblay:  Le gardien de but c'est Rémi Roy à sa gauche Mr Patrick Gauthier, à la gauche de Mr Gauthier avec un A Mr Marcel Lessard celui avec une tuque et un A Mr Roland Fafard puis les deux à cravates Mr Welleston Bouchard et Mr Marcellin Savard debout Jacques Gagnon celui avec des lunettes Vilmond Desbiens le troisième avec un A Mr Lévis Ross. Dernière rangée à gauche celui sans casque Mr Alfred Anctil.

vendredi 21 août 2015

Le pays de Lévesque.

1980: s'opposent l'envie de faire et
l'envie de garder ses acquis.
Est-ce que j'ai besoin de vous présenter René Lévesque ? Mon père l'adorait. Je vous livre ici un extrait de mes mémoires .


"C’est pour contrer ce silence que mon père s’est abonné au journal Le Jour. René Lévesque va y écrire des chroniques, Ovila n’est pas très instruit , mais il sait que le Québec change et il ne veut rien manquer. Surtout, il veut comprendre. Quand il s’assied après souper dans sa chaise de cuir orangé, qu’il s’allume une cigarette et se plonge dans les pensées de René, je voudrais interrompre sa lecture et lui confier mon désarroi. Je me demande si mon père comprendrait qu’à onze ans déjà, je puisse m’inquiéter de mon avenir. Au lieu de cela, j’observe la fumée  de sa du Maurier qui décrit des circonvolutions avant de se perdre sous l’abat-jour jauni du salon. Si le Québec change, est ce que je ne pourrais pas moi aussi changer avec lui ? René est  très fort : mon père laisse sa cigarette griller, il est ailleurs, en pleine révolution et il essaie de comprendre; déjà je savais que génétiquement parlant, ma curiosité intellectuelle venait de mon père. Dans sa réflexion, il partage sans le savoir, mes inquiétudes, sauf que lui, il a déjà sept  enfants à charge, trois qui terminent leurs études, et que ses pensées  comme la fumée de sa cigarette sont fugitives car il ne peut se payer le luxe d’intellectualiser la vie. Il a les deux pieds dedans, la révolution. Ses enfants seront plus instruits que lui, mieux éduqués, plus ouverts au monde, mais seront-ils pour autant plus heureux ? "

Mon père croyait à un pays. Pas à un pays confortable  qui se fait sans heurts et sans souffrances. Un pays où on met l'épaule à la roue, un pays sans filet , pas le pays waltdisneyiser  que nous présente depuis deux décennies les leaders souverainistes ... C'est pourquoi  j'écris parfois des lettres au quotidien Le Soleil...J'écris avant que le papier disparaisse, avant que la pensée ne fout le camp dans un tweet de 100 mots et que les spotted et les sondages  ne tiennent lieu de programme politique. J'écris avant qu'on oublie que René Lévesque était un démocrate avant d'être un séparatiste à tout prix . De voir Landry tourner aurour de PKP comme un corbeau autour d'un poteau, me désole.  

«INDOCTI DISCANT ET AMENT MEMINISSE PERITI»Que les ignares s'instruisent et que ceux qui savent, se souviennent 
20 aout 2015 , Le Soleil.

lundi 17 août 2015

Pipounapi n'est pas une mascotte

Comme Champlain n'est pas un  pont , Pipounapi
n'est pas une baleine en plastique.
Le gentilé  Bon-désirois n'existe pas. Les habitants de ce secteur sont des Bergeronnais. Ils auraient pu être des Pipounapiens ! Pourquoi pas ? Bergeronnes est un lieu dont le nom est hérité de la tradition européenne .Il n'a pas à ce que je sache remplacé une autre désignation. Or, Bon-Désir est une appellation dont l'utilisation remonte à l'arrivée des Jésuites dans la région.

  Pipounapi désignerait ce lieu-dit avec plus de justesse. Pipounapi fait appel à une caractéristique géographique des lieux. Alors que Bon-Désir serait plutôt lié à un mythe.  

Sans le Notre-Dame qu'y associa le père Laure en 1727, que veut donc dire Bon-Désir  ?

Les cueilleurs- chasseurs trouvaient à cet endroit un lieu pour rejoindre le fleuve facilement , l'eau libre l'hiver de l'anse Pipounapitch y est pour quelque chose sans doute ... ils pouvaient  chasser le loup-marin , la baleine et le béluga selon leur bon désir . Explication plausible ?

Je vous invite à lire ce texte de Paul-Émile Jean, historien et premier gérant de la ville de Hauterive, au sujet de cet endroit.

À trois milles à l'est de Bergeronnes, il y a une agglomération appelée Bon-Désir ou en Montagnais, Pipounapi. Ce lieu est favorable à la chasse au loup-marin. On rapporte que les Basques, avant Jacques Cartier , y faisaient la chasse . D'ailleurs, on retrouva des fourneaux  qui servaient à extraire l'huile.


Ce texte date du milieu des années 80.  Vers 1944 , l'abbé  Victor Tremblay à partir des notes de l'abbé Bélanger,  expliquait lui aussi le nom de Bon-Désir.

Le nom de Bon-Désir désigne: un hameau , une anse, une petite rivière et une pointe (...) Parce que " l'anse de Bon-Désir ne gèle jamais et que l'on peut en tout temps aller au large  les Montagnais l'appelaient Pipounapitch".

Sur le monument, érigé lors des fêtes du centenaire de Bergeronnes, il est possible de lire sur la plaque de granit noir: :  

Près d'ici est l'anse de Bon-Désir (Pipounapi en langue indienne) où les Basques de temps immémorial puis les français  et les indiens ont fait la chasse aux loups marins . Le père Laure y a construisit une chapelle  en 1723. 

Ces explications ne me semblent  pas très claires, ça sent le clergé à plein nez. Peut-on vraiment penser que Pipounapi signifiait Bon-Désir ? Un bon désir est un désir conforme à ce que Dieu veut . Je ne crois pas que les amérindiens connaissaient cette notion propre au christianisme.

 Le texte du monument laisse penser que les Amérindiens ne fréquentèrent ce lieu qu'après les Basques et les Français. Les données scientifiques collectées récemment lors des recherches archéologiques permettent d'affirmer que les "indiens" savaient chasser le phoque , la baleine et le gibard , et ce  bien avant l'occupation européenne de ces lieux. Selon Michel Plourde, que je cite ici très brièvement, l'indien n'avait pas d'outil que le seul tomahawk trop présent à notre esprit, il utilisait la lance, la massue, l'arc, le collet et le piège, pour ne nommer que ceux-là. 

L'analyse des éléments identifiables permet de conclure à une alimentation, ou du moins une exploitation, nettement axée sur le phoque. (...)
Or, nous avons démontré que la chasse au phoque était bel et bien pratiquée dès la période archaïque, au Sylvicole moyen et tout au long du Sylvicole supérieur et que plusieurs emplacements ont été revisités génération après génération (Plourde2003).

Selon moi, le nom de Bon-Désir n'est apparu en fait , qu'au moment de l'occupation religieuse des lieux.
Le véritable nom des lieux devrait être Pipounapi. Un nom porteur de sens. Mais comme on ne change pas l'histoire...On pourrait  toujours forger une beau conte alliant les deux cultures !

PRIVILÈGE EXCLUSIF POUR LA PÊCHE À LA BALEINE (1735) 

Les Basques faisaient la pêche à la baleine dans le golfe
et le fleuve Saint-Laurent peut-être cent ans avant la fondation
de Québec. Ils continuèrent ces exploitations de pêches­
sans permis plusieurs années après l’établissement de
la Nouvelle France. A la fin, le gouvernement du Roi se
décida à réglementer les pêches du Saint-Laurent et obligea
les pêcheurs basques à prendre des permis.

Les premiers pêcheurs de baleine dont on connaît les
noms sont les sieurs Detcheverrv et Simon Darragory, (de
Saint-Jean de Luz). Ils établirent leur pêche, à Bon Désir,
non loin de Tadoussac. Ils faisaient rapport au ministre, en
octobre 1735, qu'ils avaient capturé neuf gibarts, un cachalot
et une petite baleine. Leur pêche avait rapporté 145 quintaux
d huile. Ils espéraient faire mieux l’année suivante. En
1736, le roi leur accordait le privilège exclusif pour quatre ans.

Ce privilège les mit en lutte avec les fermiers du Domaine
d' Occident qui prétendaient avoir droit à la moitié des
profits. Le ministre donna tort aux fermiers. Seulement, il
défendit  aux sieurs Detcheverry et Darragory de faire la
traite. En 1738. les pêcheurs de baleine transportèrent leur
principal établissement aux Sept-Iles, Les frères Darragorv
qui ,avaient succédé àa la société Detcheverry et Darragorv
abandonnèrent la pêche à la baleine en 1744. Cette entreprise
ne leur avait pas été profitable.
* (Noël Fauteux,  L'industrie au Canada, vol. II, p. 541).




 _________________________________________

  L’exploitation du phoque dans le secteur de l’embouchure du Saguenay (Québec, Canada) par les Iroquoiens au Sylvicole supérieur  -1000-1534 de notre ère-, Michel Plourde , Université de Montréal, 2011.



vendredi 31 juillet 2015

Je veux le 34.

Thermomètre en Fahrenheit 
Aux Bergeronnes , avant 1957 lorsqu’un abonné du Bell décrochait l’acoustique , c’est madame Vitaline Lapointe responsable de la centrale téléphonique qui répondait (épouse de l’illustre  cordonnier  René Simard).  Il suffisait alors de lui indiquer le numéro qu’on voulait rejoindre. Et si vous aviez oublié le numéro de votre correspondant, elle le trouvait rapidement, elle les savait tous par cœur ! Ainsi, pour faire une commande chez Victor Guay ,on demandait le 34.  

Selon la Revue d’Histoire du Bas-Saint-Laurent, les compagnies reconnaissaient
« l'importance du secret des conversations téléphoniques puisqu'un règlement exige (alors ) d'assermenter à cet effet deux personnes à chaque central. » (NDLR : on disait un central téléphonique .)  

Pour établir une communication, il fallait décrocher le récepteur et tourner la manivelle située sur le côté de la boîte. L’opératrice établissait la communication.

Picasa V. Quinn : collection famille Simard
Selon la  Chronique un Brin d’histoire ,  «  il arrivait très souvent  que des abonnés se partagent la même ligne téléphonique, et chacun avait son code. (…) Bien entendu, tout le monde savait qu’il y en avait qui écoutaient les conversations des autres, aussi les gens prenaient-ils mille et un détours verbaux pour parler de choses graves, du genre :
  «Tu sais la jeune fille dont je t’ai parlé l’autre jour? Eh bien, elle est partie en vacances chez sa tante à Québec, pour six mois»,
 -Tu m’en diras tant!
 Et elles étaient tout heureuses de croire qu’elles étaient les seules à se comprendre. »  

Quoi qu’il en soit le téléphone fut pour nos ancêtres, l’internet de cette époque . Imaginez : on pouvait sans quitter son domicile savoir si le marchand du coin avait en stock ce que l’on désirait. Et les nouvelles allaient plus vite ! Pas aussi vite qu’avec les réseaux sociaux…mais tout de même certains secrets étaient vite passés sur le fil qui parle !  

Jusqu'à preuve du contraire...

jeudi 30 juillet 2015

On est passé dans le Plein-Jour- Article Éric Savard (à Gilbert) 1978

Aujourd'hui, les enfants n'ont pas un an et voilà qu'ils ont été médiatisés aussi souvente fois que Winston Churchill ! Quand j'étais adolescent, passé dans le journal était un exploit. Il fallait avoir gagné quelque chose ! Il fallait gagner sa place dans le journal ...Le petit article que je vous livre aujourd'hui , remonte à février 1978 ! Et je vous jure que même si on avait rien gagné cette fois-là , on méritait amplement notre place dans le journal . Ce fut l'un des matchs les plus rudes que j'ai connu lors de mon passage au hockey mineur.(Il y en a eu d'autres mais j'étais trop assommé pour en garder le souvenir !) 

Je n'ai jamais autant parlé aux arbitres que ce dimanche après-midi . Les punitions furent nombreuses, mais pas assez ! Cette partie de hockey que Bergeronnes avait facilement dominée dans les deux premières périodes s'est soldée par la victoire de Forestville malgré les efforts incessants de mes coéquipiers .  

Harcelés sans cesse et souvent déroutés par les décisions injustes et l'aveuglement volontaire des arbitres, les joueurs bergeronnais ont capitulé ! Les punitions ont amené notre équipe à présenté un jeu défensif improductif , il va de soi, et les erreurs provoquées par la pression de l'équipe adverse qui était en avantage numérique , ont fini par nous clouer le bec. Evidemment, c'est mon point de vue, n'importe qui à Forestville vous racontera le contraire.

Mais peu importe , la semaine suivante en arrivant de la poste où j'avais recueilli le journal ,  j'ai quand même pu crier en entrant dans la maison  : "Maman , on est passé dans le journal !"


L'article est de Éric Savard (Fils de Gilbert et  Éléonore Fortin)



samedi 25 juillet 2015

J'ai vu le loup , le renard ,le lièvre .

Journal Plein-Jour sur le Saguenay, 29 juin 1977.  Photo: Pierre Rambaud. 


Pour les amoureux de Félix :une photo sur laquelle vous pourrez reconnaître Clément Gagnon , Mme Joséphine Lessard , (doyenne du village ) de dos , probablement- à son port gracieux-, Lydie Bouchard , et l'autre, Leclerc. On a remis au troubadour , une baleine sculptée par monsieur Herménégile  Gagnon . 

Monsieur Gagnon était un artiste autodidacte qui  reproduisait la faune bergeronnaise avec passion. Je ne sais pas si ses sculptures furent un jour,  l'objet d'une exposition ? Quant à moi, j'ai eu la chance   de voir quelques oeuvres  lors de la livraison du lait sur la Côte-à-Bouleaux. Mon père,Ovila,  préférant aller en face, chez Rénald, j'avais droit à une livraison culturelle! 

1977 , l'église était devenue un centre communautaire.
Pour preuve, ce billet de ma collection . $4.00 pour voir Félix !
Une pinte de lait (pas un litre !) se vendait 33 cents à cette époque . 

Plusieurs personnes furent déçues de Félix, non pas que sa prestation ait été de moindre qualité, au contraire , on connaît les qualités sonores de l'Église Notre -Dame de Bon Désir , les déceptions vinrent du fait que Félix passa chez-nous comme un lièvre. Félix n'était pas jaseux. La présence de Gilles Vigneault aurait été pour le jasage plus satisfaisante ! Personnellement , je me souviens que ce spectacle fut une découverte. J'ai gardé mon billet et depuis je les collectionne. 



Saint-Pierre des Bergeronnes :berceau des Bouchard Barnabé


Famille (Bouchard) et Langelier 
Ne vous brisez pas les yeux à lire ce document, j'ai tenté d'en faire une version. Incomplète certes, mais très révélatrice. 


Le 20 janvier 1882, après  publication de deux bans aux prônes de nos messes paroissiales ainsi qu'aux prônes des  messes paroissiales de Saint-Pierre des Bergeronnes comme il appert par le certificat respectif du Révérend C.G. Parent , Curé des Escoumins et desservant Saint-Pierre des Bergeronnes, en date du sept  du courant entre Barnabé Bouchard, cultivateur domicilié à Saint-Pierre des Bergeronnes ,fils majeur de Julien Bouchard cultivateur et de Rose Délima Raymond de cette paroisse (Saint-Irenée) et Caroline Gauthier domiciliée en cette paroisse, fille mineure de Augustin Gauthier , cultivateur et Artémise Perron de l'Isle d'Alma , Saguenay , d'autre part et (illisible ) la dispense du troisième ou quatrième degré de consanguinité accordée par le Très Révérend Narcisse Doucet, Vicaire général du Diocèse de Chicoutimi et curé de la Malbaie  en vertu d'un (illisible ) accordé à Rome le deux juin mil huit cent soixante dix huit, en date du seize du courant (illisible) déclaré aucun autre empêchement au dit mariage agréé des parents de l'épouse .(illisible ) Prêtre  ,Curé de cette paroisse avons reçu (illisible ) consentement de mariage et avons donné la bénédiction nuptiale en présence de Julien Bouchard, père de l'époux et de Elzéar Gauthier , beau-frère de l'épouse, l'époux ayant signé(illisible) Le père de l'époux ayant déclaré ne savoir signer .Lecture faite...
(signatures ) et date incomplète .









Julien Bouchard





Tiré de Description des cantons arpentés et des territoires explorés de la province .par Elzéar Boivin, le 21 mai 1883.



Les Éboulements une ressemblance avec Les Bergeronnes 




6 février 1988

La vie dans le ce rang était très difficile, en tout cas elle le fut pour mon père et mon grand-père qui y perdirent Marie Lapointe .Elle n'était âgée que de 26 ans quand elle mourut au printemps de 1928. Mon père fêta ses trois ans, un mois plus tard sans sa mère . Jean Charles put compter sur l'aide de Rosalie Lessard ,mais celle-ci avançait en âge et , mon père se retrouva vite à être confié ici et là , dans la parenté proche ou éloignée afin que son père puisse en travaillant, subvenir à ses besoins.
Acte de baptême Marie Antonia Lapointe , née le 18 janvier 1902. (décès le 4 avril 1928)




Marie Lapointe , la mère d'Ovila est décédée à l' âge de 26 ans le 4 avril 1928. Jean Charles avait alors 28 ans et un seul fils vivant. Elle est la fille de Nazarin -Audet Lapointe , premier maire de Bergeonnes. À noter que Nazarin est le frère de Théophile Lapointe, le premier industriel Bergeronnais (Moulin et pouvoir électrique) . Les deux familles sont originaires de Charlevoix . Les Lapointe ont séjourné quelques années à Bagotville et à Tadoussac avant de s'installer définitivement aux Bergeronnes.Quant aux Bouchard Barnabé, l'installation dans les terres du rang Saint-Pierre se fait 4 ans avant l'autorisation officielle du Gouvernement du Bas-Canada . Vous êtes des Squatters mes amis ! 


Nazarin est né en 1870









Jean-Charles Bouchard 1900-1976  ,vers 1962




Marie Lapointe , la mère d'Ovila est décédée à l' âge de 26 ans le 4 avril 1928. Jean Charles avait alors 28 ans et un seul fils vivant. Elle est la fille de Nazarin -Audet Lapointe , premier maire de Bergeonnes. À noter que Nazarin est le frère de Théophile Lapointe, le premier industriel Bergeronnais (Moulin et pouvoir électrique) . Les deux familles sont originaires de Charlevoix . Les Lapointe ont séjourné quelques années à Bagotville et à Tadoussac avant de s'installer définitivement aux Bergeronnes.Quant aux Bouchard Barnabé, l'installation dans les terres du rang Saint-Pierre se fait 4 ans avant l'autorisation officielle du Gouvernement du Bas-Canada . 





Texte adressé à Amicale de Bergeronnes (Bernard Lefebvre conjoint de Suzanne Bouchard à Antoine à Alexis à Julien suite à des fouilles sur les terres du Rang Saint-Pierre par son petit-fils Xavier)

 Lequel Barnabé, fils de Julien, était le frère d'Alexis. Son mariage en 1882 et son installation dans le rang St-Pierre se fait fort probablement à la suite de son frère qui est son aîné. Les autres membres de la famille se sont dirigés vers Delisle ou ont préféré s'établir à Saint-Irenée. Fait étonnant , l'épouse de René Simard (Vitaline) est la fille d'Albanas Lapointe fils de Théophile Audet dit Lapointe , or la mère d'Ovila (mon père) ,petit -cousin de votre épouse puisque Jean-Charles à Barnabé est le cousin propre d'Antoine à Alexis, Marie Lapointe donc, est la cousine de Vitaline Lapointe (Nazarin est le frène de Banas, comme l'appelait ses contemporains(nes). ) . On parle ici de bottines à boutons qui ont dansé sous le son du même violon et sous l'interdiction du curé Louis Mathieu! Tout ça sans un plan synoptique, est bien mélangeant ! Les trouvailles de votre petit-fils , vous voyez , revitalisent des racines endormies. (Robert , squatteur depuis 1830)


Acte de la sépulture  de Barnabé Bouchard , décédé le 7 mars 1916 








Aux Bergeronnes , la descendance de Barnabé Bouchard établi comme cultivateur dans le rang Saint-Pierre, se décline comme suit.  Mon tableau est à compléter , aidez-moi .(Je ne veux faire mention ici que des descendant qui y sont à ce jour.)

Joseph Liguori père de Bouchard Gilles Bouchard  Guylaine Bouchard
Léon Bouchard (décédé à 3 ans )
Ludger Bouchard (Éva Desbiens)  père de Noel,Raymond,Marcel,Marcelline,Ronald, Aurel,Maxime, Jean-Marc, Francoise, Angelo...  grand-père de Layna B et Danielle B, Gérald , Francine, Paolo Langelier
Alfred Bouchard (décédé à 8 mois)
Marie (Anne)  Alice Bouchard , (mariée à François Desbiens) mère de Vilmond
Louis Bouchard,Charles-Eugene, Rose-Aimee Berangere Micheline Jeanne-d'Arc Fernande Georgette, Jean-Paul , Florient, Lucien (Charles Eugène Bouchard ,père de Renaud )
Louisianne Bouchard, (mariée à Albani Maltais) Les Michaud
Églantine Bouchard (décédée à 2 ans)
Jean-Charles Bouchard (Marie Lapointe)  père d'Ovila  , ( avec Léda Tremblay)  de Théo, Fernand Francine, Claudette, Jean-Guy, Reine, Bernadette   grand-père de Claire, Robert ,Mario, Jean, Rose,Linda,  Claire,  Caryne
Aimée Bouchard (mariée à David Desbiens)
Henri Bouchard
Marie Bouchard  (mariée à Eugène Sirois)



2 = Barnabé Bouchard