Instant de vie chez les Bouchard

Instant de vie chez les Bouchard
Claude Mattheau, 2014

mercredi 11 janvier 2023

De Yves Thériault à An Anatane Kapesh


  
Yves Thériault et An Anatane Kapesh 


D’Ashini de Thériault à Je suis une maudite sauvagesse d’An Antane Kapesh
Aucune réponse à Qu’as-tu fais de mon pays ?
Juste des rires blancs et des livres invendus
Si tu penses à moi, en ces jour fragiles où enfin je recommence à exister
Serre les dents, les poings, les fesses et scelle tes lèvres, Polichinelle !
 
J’ai besoin que tu écoutes en silence, les mots tonitruants de ma nation en débâcle
J’ai besoin que tu marches enfin en dehors des préjugés où tu m’as enfermé
Allez Polichinelle, quitte le souvenir des castelets d’antan qui te faisaient le maître
De l’eau, la terre, le feu et l’air de ce pays
 
Tu creusais le lit des rivières et noyais la sente des miens  
Tu arrachais le fer en-dessous, l’arbre au-dessus,
Tu m’as laissé dans une réserve à ciel ouvert,
J’étais pour toi morte matière
Tu as fait la loi pour toi et ton Dieu
Mes paroles ne valaient rien
Mes gestes moins que rien
Tu creusais ma tombe en ma propre terre
Mais voilà que tes mensonges
Abreuvent mon peuple
Car la Terre te souffle d’écouter
Car la Terre te cataclysme d’entendre
Car la Terre te catastrophe de comprendre
Car la Terre, elle, sait, ce que tu as fait de mon pays


 



dimanche 8 janvier 2023

Les cahiers de Madeleine Sirois

 Cahier 1

Maison des Sirois   -  Rang Saint-Joseph
Collection Victoire Sirois


NAISSANCE

Je suis née en 1929, le 3 avril. Selon le rapport de ma mère, il était 4 h 05 a.m. . La sage femme qui s'était déplacée à la maison était madame Jean Gauthier (Note* madame Arsène Michaud), la mère de Lorenzo Gauthier. (*Note :  Elle était alors âgé de 57 ans)  Madame Gauthier aurait dit selon ce qui fut rapporté par ma mère : " Elle est bien grasse et elle sera forte, elle pourra partager l'ouvrage." 


ÉCOLE

Comme dans l'enfance,  je préférais les vêtements de garçon ,ma mère m'appelait Josuë (* Joshua) . 

Le cours préparatoire se donnait près de chez nous. C'était mademoiselle Luce Dionne qui était pensionnaire à la maison, qui accueillait les jeunes du coin. Le cours préparatoire était suivi de l'élémentaire de la première jusqu'à la sixième année. Après avoir obtenu la sixième année, les enfants partaient pour le Couvent au village. Je voyageais à pied jusqu'en décembre. Puis, ma mère me mettait en pension chez madame Olivette Larouche, mariée à Lauréat Larouche. J'ai aussi voyagé avec le chien Pitou, tandis que Charlotte  Lapointe  attelait  son chien nommé Panthère. Une fois arrivées au village, on les laissait dans un bâtiment appartenant à Dollar Lapointe (*actuelle maison de Gemma Brisson) , juste en face, son frère, Hormisdas Lapointe tenait le bureau de Poste. En 7 e année,  Marthe Hervieu  (mère de Constance Gauthier) était la première de classe. Quand je suis arrivée au début de septembre, le curé Thibeault considérait que les enfants de la Concession devait reprendre la sixième année. 

Ma mère s'y était opposée. Elle lui  avait écrit une lettre puisque le téléphone n'était pas toujours disponible, il se laissa convaincre. J'ai terminé à Noël en deuxième place. À 14 ans, je débutais la 8 e année, mais un malheur est arrivé. Ma mère avait fait une hémorragie. Depuis le décès au printemps de 1941 de mon frère Paul lors d'un incendie de forêt à Forestville, sa santé avait été très précaire. Elle souffrait sans le dire. Mais il semble que son corps, lui, parlait à sa place. 
















LE TRAVAIL AU CHANTIER

Après cette tragédie, j'ai vécu le pire pour une enfant. il fallait que j'abandonne l'école pour venir en aide à ma mère, même si beaucoup de filles devaient abandonner en bas âge, moi, je voulais continuer. J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Ma mère ne se levait que pour manger à ce moment-là. J'ai dû vieillir très vite et prendre mes responsabilités.  L'année suivante, ma mère prenant du mieux,  au lieu de retourner en classe, j'ai suivi mon père qui faisait chantier à Rivière Blanche près de Colombier. 

Cette rivière facilitait l'accès à la forêt et le charriage du bois en hiver et au printemps. 

Je me suis attelée à la cuisine et j'ai fait les repas pour six  hommes pendant tout l'hiver. À force de manier le couteau , j'ai eu un panaris au pouces et Augustin Bergeron (époux de ma soeur Marthe)  me soignait . (* infection bactérienne de la peau et du tissu sous-cutané d'un doigt) 

Ma mère est donc venue finir l'hiver à la cuisine. Puisque j'étais revenue au village, je me suis fait engager chez tante Hélène Lessard (*épouse de Probe Larouche et soeur de Ursule, mariée à Paul Napoléon Sirois, le  grand-père de Madeleine ) Par la suite, j'ai aussi aidé Aurore Maltais (épouse de Patrick Gauthier) quand elle relevait d'un accouchement et aussi Aurette Lapointe (*Gaston Larouche)  lors de la naissance de son fils  Blaise . Tous ces emplois me valurent une bonne réputation. Monsieur Lauréat Larouche estimait que j'étais la plus vaillante du village !


Gemma Boulianne, Madeleine Sirois et Rosianne Gagnon
à la porte du camp de Thaddée Gagnon


 À  l'hiver de 1944, je suis allé travailler avec mon père sur le chantier de monsieur Thaddée Gagnon . S'y trouvaient : mon frère Rosaire Sirois,  madame Odélie Ratté, Rosianne Gagnon et  Gemma Boulianne (* Rosianne: fille de Thaddée et de Yvonne Boulianne  + Gemma: fille de Florence Simard et Edouard Boulianne) .

Je devais y faire la cuisine et entretenir le camp. Dès 4 h du matin , les gars se levaient et à cinq heures, ils partaient pour bûcher. Un jour, Welley Lessard, Charles Lacasse et Rosaire Gagnon sont arrivés au camp en hélicoptère ! C'était tout un événement. 

Pendant tout l'hiver, nous avons eu beaucoup de plaisirs, on riait et on jouait des tours aux bûcherons. Monsieur Thaddée nous réprimandait, mais il avait un fou rire à contenir, dans le fond, on distrayait les gars ! 


FORESTVILLE




 En 1947 , après avoir travaillé une partie de l'été à l'épicerie de monsieur Elphège Harvey de Tadoussac, j'avais pour dessein de me rendre à Forestville pour travailler à l'Anglo. J'avais maintenant 18 ans et  je pouvais enfin  travailler pour une industrie. J'ai été embauchée comme femme de chambre au Staff House , l'hôtel de la compagnie. J'étais au paradis. J'avais ma chambre et le travail n'était pas aussi dur qu'en forêt . Je pouvais aller jouer aux quilles, fréquenter les veillées de danse et me rendre au cinéma . 


En compagnie de Irène Vallée ,
la future épouse de Rosaire -1947


MES CAVALIERS 

J'ai eu deux cavaliers, Ovila Desjardins qui était chauffeur d'autobus et Ti-Blanc Imbeault qui jouait de la musique dans les soirées. C'était des amourettes. Ensuite, j'ai rencontré Ovila Bouchard. Ce fut le dernier. Il était à mon goût. Ovila avait un grand coeur, il était vaillant et prévenant. On s'est fréquenté deux ans, il faut le dire vite, il passait 6 ou 7 mois parti pour son ouvrage. Quand j'ai su qu'on se mariait à l'été de 1949 ,  (*2 juillet) , je l'ai raconté à ma patronne, ce fut une erreur, elle me dit que je ne pouvais garder plus longtemps mon emploi  même si je ne me mariais qu' en juillet, et on était en février.

Ovila et Madeleine prés de la chapelle anglicane
sur le second plateau de Forestville- 1947






























APRÈS LE MARIAGE

Il y  avait peu de travail en 1949 , j'ai choisi de demeurer une année chez mes parents. Ovila est parti en septembre et est revenu à Noël. Ensuite, il retournait au chantier et ne revenait qu'après la drave, au printemps. 

Cette fois-ci, il était présent en avril. Le dix de ce mois, j'ai donné naissance à ma première fille, Claire. Ca c'est passé comme ça : mes parents étaient à la messe, j'étais seule à la maison, mes eaux ont crevé, je ne connaissais rien. Le mal m'a repris vers 11 h en soirée. Ovila et Nazarin Lapointe sont allés chercher le docteur Antoine  Gagnon au village. Il habitait près du pont de la rivière , *(maison actuelle des Gravel).



Le Bassin



En chemin, la neige qui était en train de fondre , faisait que le cheval défonçait. Il a fallu qu'ils détellent  à trois reprises.  Finalement, j'ai accouché le lendemain à 7h 30 . Pendant que Nazarin et Ovila et le Docteur Antoine se démenaient dans la neige, je courais autour de l'escalier pour faire passer la souffrance. Maman me consolait en me disant que je m'étais marié trop jeune ! Puis elle disait: décourages-toi pas, tu vas avoir un enfant, c'est du bonheur. Elle avait bien raison. 


Ensuite , nous sommes déménagés au village. Le loyer était sur la Côte à Bouleaux. Près de la maison de Adèle Lapointe et Henri Larouche . 

 

La Côte-à Bouleau comptait en 1950 plus de propriétaires. Voici les informations de Paul Larouche: Première maison avant droit Welleston Simard. Arrière droit André Gagnon. Au centre Joseph Fortin. A gauche Joseph Larouche. Plus bas Émile (Le Riche) Tremblay. Puis ancien incubateur à poulet.


Chez monsieur Adrien

On y est resté seulement trois mois. Monsieur Adrien Guay *(Victor)  venait de perdre son épouse Marguerite Brisson (Louis). La famille comptait six enfants: Luc, Lise, Hélène, Florent, Denis et  Carol . Il m'a demandé de venir garder ses enfants . Ce fut beaucoup de travail mais j'avais une bonne santé. Je suis restée attachée aux enfants de monsieur Adrien. Ils m'ont visité à chacun de leur passage à Bergeronnes. 

 Quand Ovila est parti travailler, Cécile Lapointe *(Norbert) qui était l'épouse de mon frère Gérard est venue me trouver pour passer l'hiver dans le logement du bas chez monsieur Guay. Nous étions enceintes toutes les deux. Quel bel hiver à s'entraider. Cécile était aussi ricaneuse que sa soeur Julie ... On a eu du plaisir.  Cécile a donné naissance à une fille qui malheureusement est décédée à 3 mois. Le docteur avait dit: le Croup. (* maladie respiratoire) . Ensuite , Rose est née en avril 1951.*(le 17)  Ma deuxième fille. 

Un dernier loyer et une maison

En juillet, nous sommes déménagés au second étage de la maison de Gaston Savard et Cécile Imbeault (Charles-Eugène)  (*actuellement maison de la famille Brassard).  C'était difficile parce qu'il fallait monter du bois au deuxième pour chauffer . J'ai perdu un enfant à force de monter les escaliers. Ovila m'a promis qu'on aurait notre maison. 

Il a tenu sa promesse. En septembre 1953 , on était chez-nous. En décembre 1953, à 17 h 45 , je donnais naissance à Linda. Cette fois-ci, Ovila n'était pas là. Il est parti après le déménagement pour le chantier, quand il est revenu , Linda était déjà baptisée. Il était  venu pour  le temps de Noël, puis il est reparti  jusqu'en avril .Il fallait beaucoup d'amour et de compréhension à cette époque . Heureusement, on pouvait s'écrire. J'ai gardé nos lettres toute ma vie. 

La maison fut construite par plusieurs hommes du village. Jean-Charles Maltais *(Albany) a fait les fondations. Marcel Larouche avait creusé avec sa machinerie. Ovila et  Marc Tremblay ont monté le plancher et  les murs. Monsieur Jean-Charles s'est chargé du toit avec Gérard, mon frère.  L'été suivant, nous avons terminé  les divisions à l'intérieur. Tous les soirs, on travaillait tous les deux pour terminer notre intérieur. Ovila était fier de sa maison. 

Carol Guay raconte qu'il a vu le squelette de la maison. Avec son copain Raymond Desbiens (Victor) et son frère Florent, ils passent l'été dans les jambes des ouvriers. "Ovila était bien bon de nous endurer sur le chantier, il était patient."

À l'été de 1954, Ovila qui travaillait pour Euclide Lessard sur le chantier de la Consolited Bathurst à Portneuf  pendant la saison froide , décide de continuer pendant l'été au village.  Il gagne alors 3 $ par jour, nourri le midi, et monsieur Euclide qui était toujours généreux avec ses hommes ,lui fournissait  des bottes. La fin de semaine, Ovila faisait son bois de chauffage sur les terres de papa , accompagné de Gérard, ils en profitaient pour faire celui de mon père qui vieillissait *(Rosario a alors 64 ans) .  Le moulin à scie de la ferme servait pour faire des madriers et  pour les payer, Ovila s'engageait à faire les foins. À la fin de l'été, Ovila a si bien compté son affaire que nous achetons une fournaises centrale  au bois de monsieur Raymond Lessard. La maison allait rester chaude . C'était tout un progrès. 


MES PARENTS

Mes parents Rosario Sirois et Rosa Rioux ont habité la majorité de leur vie dans le rang Saint-Joseph . Mais avant d'acheter cette terre d'Odina Lessard, ils avaient habité aux Escoumins où sont nés les plus vieux de la famille: Maurice, Véronique,  Paul et Rosaire  . Marthe est né à Trois-Pistoles * pendant que papa avait un  contrat de jobber à Rivière au Renard.  


Rosa Rioux-1910 -18 ans

La maison des Escoumins  était située où se trouve actuellement le * centre Iris.  Pendant un temps, ils ont habité à * Victoriaville de 1921 à 1922 , la ferme dont Rosario s'était porté acquéreur dans le rang des Cinq-Chicots a été détruite par un incendie . Cela amena le retour à Bergeronnes. *Ce détour par le Centre du Québec avait été motivé par le désir de ma mère Rosa Rioux  qui s'ennuyait de sa famille. Une vague de migration intense avait touché les Rioux de Trois-Pistoles et les avait menés à Victoriaville . Ce centre industriel permettait à la fois d'avoir accès aux études supérieures et à des emplois en industrie. L'éducation était une  affaire importante pour ma mère. Rosa s'ennuyait beaucoup sur la Côte-Nord, elle se trouvait loin de sa famille. Mon père, Rosario, ne s'est pas fait prier pour revenir au Saguenay, comme on désignait les lieux  dans ce temps-là.


Mon père allait donc au chantier l'hiver comme bien des cultivateurs . Ma mère avait le coeur plus grand que ses forces. Tous les hivers où mon père faisait chantier que ce soit à Rivière Blanche, à Portneuf ou en Gaspésie,  elle s'occupait de la ferme avec les plus vieux. Elle se levait à 5 heure et elle lavait le linge avec une planche à laver, elle chantait toujours. Je me souviens de celle ci: "Qu'il pleuve , qu'il grêle, qu'il tonne, j'aimerai toujours mon bonhomme." Quand elle filait de la laine, avec son chat sur les genoux, elle voyait à nous faire réviser nos leçons. Pas de temps perdu. Jeunes, nous avons tous participé à la traite des vaches et à la tonte des moutons. L'été, les jardins nous occupaient. Trois nuits par semaines, ma mère cuisait du pain et tricotait, pour elle, parce que mon père était absent, c'était sa façon  d'assurer la sécurité des enfants et la cuisson du pain permettait de garder la maison au chaud dans les grands froids.


NOS JEUX 

Les jeux avaient lieu autour de la maison.  On pouvait patiner sur le lac . Mais notre grande joie était de se glisser. Ma mère devait souvent sortir pour arriver à nous faire entrer. On réclamait toujours un dernier tour. Rosaire fabriquait des jack avec des tonneaux. il utilisait le même matériel pour les skis. Les bâtons venaient de branches qu'il avait travaillées au couteau et à la hache . On jouait aussi au croquet et à la balle. Toutes des inventions de Rosaire. Il aimait bricoler et on pouvait même lui demander de faire des poupées. Maman s'occupait du bas qu'elle confectionnait avec de la guenille restante, de la paille  et de la jute  et lui s'occupait de la tête et des cheveux. Quand on jouait au curé , il arrivait qu'on enterre une poupée. Rosaire ne trouvait pas ça drôle. il disait qu'on détruisait ses inventions. 

Un soir de beau clair de lune, Paul fut chargé de nous faire entrer à la maison. Comme ce n'était pas facile, il avait décidé de prendre les grands moyens. Il s'était caché en bas de la côte et il portait un drap blanc, inutile de vous dire que le retour à la maison fut rapide ! 

Une activité que nous aimions était la messe du premier vendredi du mois. On pouvait partir pour le village avec les voisins . On attelait les chiens . C'était plus beau que la messe, ce bout-là . 

LA MALADIE

Ma petite soeur Victoire , pendant la nuit,  avait paralysé,  j'ai crié à maman , apeurée. Ma mère est allée préparer de la saumure et Floretta Gagnon qui pensionnait à la maison comme institutrice, a frotté la petite  avec du gros sel, c'était le moyen de faire circuler le sang et sauver la malade. Ce fut une nuit blanche. Mais Victoire a été sauvée.


LES ORDRES DU CURÉ

Mon frère Gérard s'était spécialisé dans les réparations de toitures . À  l'étable comme sur la toiture de la cuisine d'été , il savait comment réparer de façon solide. Un jour, il a entrepris de réparer le toit de l'étable. À sa grande surprise , le lundi suivant, le curé Thibeault l'a  apostrophé . Il avait su qu'il avait fait sa besogne en plein dimanche. Ma mère avait fait un commentaire pendant le souper après que Gérard ait raconté son histoire. Elle disait que le curé avait un peu raison ,mais qu'un toit qui coule , on répare ça le plus vite possible parce que ça protège les créatures de Dieu. Gérard avait trouvé sa consolation. Il faut dire que le curé Thibeault l'avait bien impressionné en lui disant que c'était péché ce qu'il avait fait. 

J'ai toujours aimé ramasser des fruits sauvages .Comme j'avais peur de rester seule dans le bois j'amenais Gérard pour me tenir compagnie. Gérard pour me faire rire m'avait dit : "Si je vois un ours , je vais lui dire que c'est dimanche pis qu'il faut pas qu'il travaille ! " 


John Lyman









OCCUPATIONS SUR LA TERRE

Le travail ne manquait pas. Aller chercher les vaches, les traire , écrémer le lait, laver le centrifuge, enlever les mauvaises herbes dans les jardins, rentrer du bois . Ce  qui m'impressionnait le plus c'était la tonte des moutons suivi du cardage. Ensuite le filage de la laine au rouet et le doublement pour le renforcir. Finalement , la laine était passée dans la teinture. Ma mère fabriquait des caleçons , des jupons de laine. Souvent la teinture pour les sous-vêtements venait du Ruisseau Chaud, ça donnait un gris rouille. 

1944 








Fin de la première partie