Instant de vie chez les Bouchard

Instant de vie chez les Bouchard
Claude Mattheau, 2014

jeudi 24 février 2022

Les Arthur s'impriment - 1981-82

Alain Manning, Robert Bouchard
et Jacques St-Laurent

photo: Pierre Rambaud
   Ce n'était pas tout d'écrire des saynètes, de les mettre en scène et de confectionner des décors et des accessoires, encore fallait-il faire la promotion du spectacle !

 Est venue alors l'aide de Nicole Fournier de Tiquedou  (la troupe de théâtre de Portneuf) et les Arthur se sont lancés en sérigraphie !  

Puisque le théâtre mène à tout (comme la politique!), l'imprimerie fut aussi un excellent moyen de communication: Communiqu'Action accueillit les Arthur dans le vaste et périlleux monde de l'imprimerie. Les résultats furent somme toute très acceptables!     


Evelyne Guay et Gervais Michaud au découpage 
photo: Pierre Rambaud


Il fallait de la patience et du talent
 pour découper un canevas à l'exacto 
photo: Pierre Rambaud
  
Alain Imbeault aidé de Jacques St-Laurent passe la truelle ou le pressoir
pour faire pénétrer l'encre dans le canevas.

photo: Pierre Rambaud




Nicole Fournier jette un regard pédagogique sur le résultat

photo: Pierre Rambaud


Collection Pierre Rambaud

Une affiche éditoriale !
  (coll. Évelyne Guay) 

Affiche de l'ensemble des activités de la Fête nationale
Toutes les affiches sont de COMMUNIQU'ACTION


Collection  Évelyne Guay





mardi 22 février 2022

ARTHUR en vrac - photo 1980 -

 

Apocalypse bergeronnais
Luc Anctil + Robert Bouchard

Tirées de l'album de photographies de Diane Boucher, quelques scènes des années 80. La troupe des  Arthur tentait modestement d'apporter aux villageois une pinte d'humour. Pas pointe! Pinte ! 

Alors que le système métrique s'imposait , une gang de jeunes  Bergeronnais.ses se conduisaient en pied et ne "maîtrisaient" rien du tout, sauf peut-être l'art , parfois décalé, de faire  exister le village sur scène. 





Chartrand bergeronnais 
Pierre Petit



Quatuor de Sagouines bergeronnaises
Denis Petit + Robert Bouchard
(se joignaient à la saynète James Sutherland et Guy Bouchard)

Parlons sport bergeronnais
Claude Boulianne et Pierre Petit


Roi Arthur bergeronnais
Robert Bouchard + Joris Gravel 
 Alain Bouchard + Michel Bouchard


L'auteur du dictionnaire des synonymes
et antonymes bergeronnais

Robert Bouchard

Le Fortin... bergeronnais
Claude Bouchard + Robert Bouchard + Évelyne Guay


Deux bergeronnais
Serge Lessard + Jean Bouchard

Les belles histoires des Bergeronnes d'en-haut
Alain Bouchard + Guy Bouchard 
Mandy Carrier+ Robert Bouchard


La mémoire d'Évelyne Guay 

Plein de souvenirs me reviennent et me font rire ... Le premier spectacle que j'ai vu, au premier sketch, tu étais avec Alain Imbeault, un dans la salle, l'autre sur la scène : un acteur mêlé au public, j'avais trouvé ça hot! Je me souviens d'un sketch sur l'attentat contre Reagan, où une partie du décor était tombé sur Serge Lessard (bien je pense c'est lui). Aussi à la polyvalente, il y avait eu une parodie de la chasse au trésor avec Philippe de Dieuleveult et son hélicoptère. Dans le même spectacle, je me rappelle que Johanne Anctil disait, en tenant une "mitaine" : l'avez-vous vu ma baleine ?!


samedi 19 février 2022

Lucien Bérubé : le gars du casse-pierre

 

Monsieur Bérubé entre chez GLR  me demande une caisse de gants et des craies carrées pour marquer la pierre. Je lui dis que ce sont des craies de plombier. "Aujourd'hui  peut-être, ça écrit sur le tuyau, sur presquement tout. Mais ce sont des "lumber pen", les premiers qui ont utilisé ça , c'est les chinois pour marquer les traverses de chemin de fer. " Et on jase un peu. Monsieur Bérubé n'est pas un homme bavard. Il me dit: "Un gars instruit comme toi, en apprend encore. Imagine."

Ici, remonté pour le Blog bergeronnais , un article de Pierre Rambaud remontant à 1975.  



L'église de Clermont, Charlevoix




L'atelier situé sur la rue principale 
photo: Pierre Rambaud



Palais de justice de Baie-Comeau 



La cabane de chantier à Petites-Bergeronnes
Photo: Pierre Rambaud


L'article original paru en 1975 -Publication Plein-Jour
Pierre Rambaud concepteur 


samedi 12 février 2022

LES SURNOMS *un monologue de André Gauthier -1995-

Maudite chance!  André Gauthier est un homme classé. Classé dans le sens de "à l'ordre"  Un sens archivistique qui lui vient peut-être du fait que la maison familiale  des Gauthier est grande et qu'il y habite maintenant seul. Le classeur est grand ! 

Intéressé par un de ses monologues, il me le retrouve en peu de temps. Le voici donc ce fameux monologue créé en 1995 lors du Festival de la Baleine Bleue.  

Certains s'en souviendront et d'autres comme moi, découvriront un trésor , des bijoux  communs à beaucoup de petites communautés : les fameux surnoms.  

 Ce monologue bien construit est un exemple du travail de "création locale"qui nous éclaire sur l'identité collective d'une population à un moment donné de son histoire. 

Un texte de ce genre serait aujourd'hui  enrichi de nouveaux surnoms puisque Bergeronnes est une société plurielle, hétérogène, mouvante qu'on ne peut saisir que circonstanciellement comme l'a fait jadis André Gauthier.   

 J'ai lu  avec enthousiasme certains passages. Avec admiration, j'ai constaté que les ratures et les arrangements notés en marge par l'auteur témoignait d'un travail passé de l'état brut  à une mise en scène respectueuse des auditeurs. Enfin certaine répliques m'ont ému, me rappelant l'homme ou la femme qui portait le surnom.

 Le monologue tout comme le théâtre, étant un art éphémère, me voilà fier d'en raviver le souvenir.


***


Page 1: L'amorce 


 



Page 2: Les lieux-dits

Page 3: Les familles

Page 4: Les Ti 

Page 5: Les bizarreries


Page 6 : Les classiques 






dimanche 6 février 2022

Jean-Yves, au nom de tous les autres!…

Jean-Yves à une autre époque .
Photo: Pierre Rambaud 

  Jean-Yves est parti. Mon ami Pierre (Rambaud) devrait écrire sur Jean-Yves que je me dis. Je lui envoie un tableau de Hart Benton qui me rappelle Jean-Yves et voilà que le tableau fait effet: Pierre avait déjà un texte, une photo et des idées.


***


Il boitait un peu. Il pédalait beaucoup, printemps, été, automne. L'hiver parfois. Il était là à notre arrivée aux Bergeronnes en 1973. Voisin d'en face et facteur de notre intégration. Sans préjugés. Juste un brin de curiosité à notre égard et le souci de montrer le meilleur de son village.


Pour 25 cennes par jour, il aidait Ti-Louis Gagnon, dit l'ermite, à "jigger" la morue (époque où il y en avait encore "en masse" dans le Saint-Laurent!), à scier au sciotte à bras et "steamer" son bois pour fabriquer des chaloupes à clins et à déterrer de vieilles poteries à la Pointe-Sauvage. Il mentait un peu sur le nombre de kilomètres parcourus sur son bicycle à pédales, trichait au "bluff" (c'est le principe, non?), taquinait la truite au "camp l'Abbé, cordait son bois pour l'hiver et alimentait en clams les "partés de gars" du garage chez Ti-Rock… 


Thomas Hart Benton 

Jean-Yves Gagnon, dit Timothée, a passé sa vie entre la Côte-à-bouleaux, le shack à Ti-Louis, la Point-à-John, le Saint-Laurent et les garages à placotages des Bergeronnes. Pêcher, jaser, faire du bois et de l'humour… à sa façon était l'essentiel de son quotidien. Handicapé? Peut-être. Si peu en fait. Toujours actif jusqu'à son dernier souffle. Il ne fumait pas, ne buvait pas, ou un peu de temps en temps, râlait et bougonnait souvent (après tout c'était un Bergeronnais de souche), mais ne refusait jamais son aide à quiconque avait besoin de lui. Timothée donc nous a quittés brusquement à l'âge de 67 ans. Mais à part de çà? Rien! Ni femme, ni enfant, ni curé, ni député, ni artiste, ni maire, ni échevin, ni écrivain, ni sportif. Pas même bedeau!... Autrement dit, à part sa "boiterie" et quelques rabâchages: un gars ben "ben ordinaire", pour parodier Charlebois…


Alors pourquoi parler de Jean-Yves? Pourquoi rendre un dernier hommage à cet obscur Gagnon, qui n'a jamais quitté son village, plutôt que de faire l'éloge de mon ami Simon Gauthier, conteur célèbre et voyageur céleste? Justement parce que personne n'osera parler de Jean-Yves "dans la gazette". Ni de Julie sa sœur cadette de trois ans qui l'a précédé dans l'au-delà en août dernier après des années de courage. Parce que je prétends avoir été son ami. Parce que Jean-Yves a été un de ces gentils farfadets locaux dont tous les villages ont besoin pour se distinguer de leurs voisins et se forger une personnalité un peu originale. Parce que, je crois utile de souligner de temps à autre l'existence - même si ils ne sont plus là - de toutes ces personnes, des arrière-bans locaux qui, en fait, constituent l'essentiel voire l'indispensable d'une société humaine active et… vivante. Ces personnes de l'ombre souvent oubliées ou négligées dans nos communautés où le paraître est souvent gage de visibilité au moment de… disparaître! Parce qu'il est plus que jamais indispensable d'affirmer que chaque personne a une raison d'être et un rôle à jouer, grand ou petit, utile ou nécessaire, au sein de sa communauté d'appartenance. 


Alors oui, Jean-Yves au nom de tous ces autres qui, dans mon village, nous ont quittés depuis 2020 aussi discrètement qu'ils ont vécus. Je pense à Claude, notre infatigable électricien, qui assumait trois ou quatre contrats en même temps, laissait ses outils chez l'un, coupait des fils chez un autre, branchait une boîte électrique à l'autre bout du village, puis revenait terminer une job, tout en placotant de tout et de la vie. Il parvenait à contenter tout le monde, l'air de rien. Je revois Lucie, l'enseignante tranquille et rassurante, une des rares personnes à lire et me dire qu'elle appréciait mes chroniques "cyclopéennes"... Et Rosaire, toujours sérieux comme un pape, si peu loquace, mais efficace derrière le comptoir de son dépanneur comme au club de l'âge d'or. Et Florian et Françoise et Noël et Huguette et André et Gilbert et Richard et Yvon et Daniel et Pierre et Jeannine et Alfred; autant de personnes qui ont façonné notre communauté… Sans oublier Jeanne d'Arc, dont la discrétion voulait sans doute compenser la volubilité, les "sparages" et l'exubérance de feu "Pruneau" son conjoint! 


Bref, notre village prend de l'âge. Il a payé depuis 2020 un lourd tribut à la grande faucheuse. Mais n'en est-il pas de même dans plusieurs villages de la HCN? Et si il paraît que: "Nous restons vivants tant que quelqu'un pense à nous". Il n'est donc pas inutile d'aller au-delà des condoléances classiques et de perpétuer le souvenir de quelques personnes ordinaires de notre entourage disparues récemment… 


Bon, je te l'avais dit Jean-Yves qu'un jour ton nom paraîtrait dans le journal! J'y avais déjà mis ta photo dans les années 70. Mais j'aurais quand même préféré que ce soit en d'autres circonstances. Salut l'ami!

Pierre Rambaud (Le Cyclope: à chacun ses handicaps!)