Instant de vie chez les Bouchard

Instant de vie chez les Bouchard
Claude Mattheau, 2014

jeudi 17 août 2017

Welleston n'aura pas le temps ...

Photo Pierre Rambaud, 1974
Quel nom rare. Quel homme rare. Quand j'avais 7 ou 8 ans , quand on prononçait le nom de  Welleston à la maison , on savait immédiatement de qui on parlait. Le père de JF et "Michel-de-la- garde" n'aurait pas eu besoin de nom de famille ...

"Bouchard ,c'est fort"  se plaisait-il à me répéter quand je le rencontrais. Il en avait donc un de nom, il était le fier fils de Laure Simard et d'Alfred Bouchard.

Voici la fiche de l' homme d'affaires  tel que le présentait Pierre Rambaud dans Rétro Perspective en 1974.   

"Afin d'en arriver à cette solide réputation, assise sur 20 ans d'expérience (NDLR: il est en affaire depuis 1954) et de pratique dans les assurances, M. Welleston Bouchard a été  successivement inspecteur pour le gouvernement provincial, mesureur à Québec North Shore et finalement vendeur d'assurance-vie. M. Bouchard a suivi un cours de garde forestier à Duchesnay , puis a effectué des études commerciales au Bart School de Québec, "  avant d'en arriver à obtenir le titre de courtier en assurances générales. 



Découpure ou morceaux de vie ( P.Rambaud,1974)


 

Collection Famille (détail)
Maintenant, "back to the future", on va mettre un homme là-dessus (dixit Welleston) !  Si vous avez eu la chance de monter dans la Ford  Maverick 1970  de Welleston et avez fait un tourniquet sur le parking glacé de l'aréna avant de vous attaquer  à la rue chez Patrick pour enfin prendre avec adresse  le détour de la rue de gravier qui menait chez Marcel Larouche, un trajet court ponctué de  formidables dérapages contrôlés qui nous secouaient les tripes et nous arrachaient quelques cris pointus, étouffés par notre orgueil de mâle naissant, et bien vous avez connu le père de JF et de Michel, dans son jeune âge! -Et ce, même si à 10 ans , un gars dans la quarantaine nous semblait  très vieux !- M'en sont témoins les flos du "crain" : Pierrot, Denis, Dominique, Francis...
 
Si vous avez eu la chance de discuter avec monsieur Welleston, il vous aura montré ses vieux skis qu'il gardait jalousement dans son bureau et  avec lesquels il dévalait les buttes derrière chez Valmore avec JF-bambin- sur le dos! Il vous aura fait entendre ses enregistrements, des bandes sonores d'une voix qu'il a travaillé  en prenant des cours d'art lyrique, et si vous avez été vraiment chanceux ,il aura lancé quelques mesures devant vous...
 
Encore plus chanceux, vous êtes allé déjeuner chez Pelchat avec Welleston et là, il vous a confié le secret de son succès. C'était au temps de GLR (1985) : "Il faut dire oui ." Simple, mais je vous jure que ça marche!
 
Pour moi, voilà ce que fut une partie de  Welleston Bouchard. J'aimais cet homme affable. Il me disait souvent qu'Ovila   était parti trop vite. Et à chaque fois, il me secouait par sa sincérité. Et il se dépêchait de me désserrer le cœur et de me serrer l'épaule et de me ramener au présent:  " Bouchard , c'est fort! " Puis je repartais, heureux d'avoir croisé cet homme authentique et rare.
 
Même en chantant ,Welleston  n'aura pas eu le temps...
 
Je n'aurai pas le temps, pas le temps
Même en courant
Plus vite que le vent
Plus vite que le temps
Même en volant
Je n'aurai pas le temps, pas le temps
De visiter toute l'immensité
D'un si grand univers
Même en cent ans
Je n'aurai pas le temps de tout faire
 
(Michel Fugain)


Annonce de 1972 ,Progrès-Dimanche


 

mardi 15 août 2017

Ancêtres des Anctil Bilodeau à la Guerre de Sécession




D'abord pour vous démêler , sachez que Charles Bilodeau n'a jamais vécu aux TGB . Il a toutefois rendu possible l'existence de la famille Anctil-Bilodeau qui a rendu de bien grands services à Bergeronnes dans divers domaines: l'éducation, le sport, le théâtre, la musique, la peinture... et très sûrement de par le nombre d'enfants (8)  issus de cette famille ,  à la démographie locale .

Charles Bilodeau(1834-1901) l'arrière grand-père des Anctil-Bilodeau, est né à Saint-Lazare de Bellechasse . Il immigra en Pennsylvanie vers 1850 dans l'espoir  d'y faire fortune, à la fin de 1861, il s'enrôlait dans l'armée nordiste comme cuisinier.

Petit retour sur la Guerre de Sécession  
Cette guerre qui a sévi entre 1861 et 1865 opposait 11 états du Sud (9 millions de personnes) et les 17 états du Nord (22 millions d'habitants) . Ce conflit armé a fait 622,000 morts! Fait à noter , dès le début de la guerre , les Nordistes étaient fort avantagés par leur nombre et aussi par le fait que le Sud était surtout tourné vers l'agriculture et ne possédait que peu de manufactures. De plus, un citoyens sur trois était un noir , un esclave ! Et justement ce conflit avait pour but de les affranchir...

Charles Bilodeau participa à cette guerre activement. Enrôlé pour trois ans, il fut d'abord cantonné près de Washington. Un peu plus tard, il se retrouve avec son bataillon en Virginie , près de Richmond, la capitale Sudiste, il fera partie des batailles suivantes:

 
1. Peninsular Campaign au printemps et à  l'été de 1862;

 2. l'évacuation de Yorktown, 3 au 5 mai 1862;
3. la bataille de Williamsburg , le 5 mai 1862;
4.la bataille de Fair Oaks, (Seven Pine) ,31 mai et 1 er juin 1862;
5. la bataille de Sept jours (25 juin au 1 er juillet 1862.
En 1863 , âgé de 29 ans , il signe à nouveau pour trois ans. Comme il le raconte dans son journal , il se déplace beaucoup , il marche en moyenne 24 km par jour avec son régiment dont il devient le maréchal des logis , un titre de sous-officier affecté aux armées à cheval.
Cette guerre fut l'une des plus meurtrières de tous les temps. Non seulement y mourait-on au bout d'un fusil ou d'une baïonnette ,on pouvait aussi y crever à bout de santé : le typhus, la dysenterie et la malaria étaient courants.   
« 16 novembre (ndlr: 1861). Après avoir dormi sur sur le sol et dans la boue, sans aucune couverture, j’ai contracté le typhus. »

Le maréchal "Bilodeau a eu de la chance de survivre, quoiqu’il contracta plus tard la dysenterie et la malaria. N’étant plus un cuisinier, il a participé aux combats jusqu’au milieu de l’année 1865 et put rentrer chez lui à Saint-Lazare après la guerre." (extrait du Blog de  Pierre Lagacé, Les belles histoires  de Saint-Lazare de Bellechasse )
 
 

 EXTRAIT DU JOURNAL DE BILODEAU
(traduction de Pierre Lagacé)



 

Bilodeau vers la fin de sa vie 
"La terreur des batailles contrastait énormément avec la vie monotone et ennuyante de la vie dans les camps, avec ses parades et ses exercices ennuyeux à n’en plus finir tout comme les tentes sales, percées et froides.
Les longues marches avec vingt kilos d’équipement sur les épaules, le manque de nourriture, l’eau contaminée, les parasites, la mauvaise alimentation,  les installations sanitaires, le logement et soins médicaux tout concourait à miner la santé et le moral des troupes.




Les soldats portaient le même uniforme durant toute l’année; les troupes suffoquaient enété et gelaient en hiver.
Tandis que les soldats de l’Union étaient mieux alimentés que leurs homologues confédérés, dans l’ensemble, leur alimentation était tout à fait déficiente. On manquait de viande fraîche, de fruits et de légumes.
  Les soins déficients prodigués aux blessés et aux soldats tombés malades faisaient en sorte que les soldats craignaient les médecins. En fait, les maladies ont causé durant la guerre civile deux fois plus de morts chez les soldats que lors des combats. À une époque où la science médicale ignorait tout des microbes, la rougeole, particulièrement en hiver, la malaria, les maladies vénériennes, la dysenterie et la fièvre typhoïde étaient les pires ennemis des soldats.
Les camps autour de Washington, qui étaient des points de transit pendant la guerre, étaient reconnus comme étant insalubres pendant la première phase du conflit."



APRÈS LA GUERRE:  LE RETOUR


Bilodeau se marie à 37 ans à Marie Laverdière , 20 ans. Le mariage a lieu à Saint-Lazare et le couple aura 9 enfants : 7 filles et 2 garçons. Il sera comme beaucoup de ses abcêtre cultivateur. Il assumera également la tâche de secrétaire-Trésorier de la Municipalité. Il meurt en 1901 , à l'âge de 67 ans. Le père de Céline Bilodeau se nomme  Joseph Charles Bilodeau (troisième de ce nom)  , il est l'époux de Blandine Lavertu.



Son journal, un petit carnet d'une quarantaine de pages  a été l'objet d'une publication partielle dans le livre Sur les traces de nos ancêtres , Marc Vinet y signe une chronique intitulée : Un soldat Québécois dans une armée américaine. Selon l'auteur, les traces laissées par Bilodeau sont très précieuses du fait que deux  Franco-Canadiens sur trois  ne savaient ni lire ni écrire à cette époque.


Extraits publiés



 

Partage des sources de la famille Bilodeau

mardi 8 août 2017

Des fourrures et des hommes.


Histoire du Comptoir des fourrures de Bergeronnes
Texte: Nathalie Girard



Collection  N.Girard
Le Comptoir des Fourrures a vu le jour au cours des années 1980, grâce à l’initiative de Messieurs Jacques Girard, feu Jacques Deschesnes, feu Paul Gagnon des Bergeronnes, de feu Miville Deschesnes des Escoumins ainsi que de Richard Audy de Port Cartier. D’autres collaborateurs étaient invités à participer avec ententes.





Paul Gagnon: trappeur expérimenté
Coll. Marie-Claude Gagnon 
Le Comptoir des Fourrures visait à offrir aux trappeurs de la Côte-Nord, un service leur permettant d’obtenir de meilleurs prix pour leurs fourrures. Il va sans dire qu’auparavant, des acheteurs itinérants passaient dans les villages et offraient aux trappeurs de très bas prix pour ces dernières.



Jacques Deschenes CF HCN

Ce service de cueillette et d’aide monétaire (avance de fonds) aidait les trappeurs de la Côte-Nord, ceci de Tadoussac jusqu’à Blanc-Sablon. Il y avait des cueillettes postales, des cueillettes par camion (de Sept-Îles à Québec) ou directement dans la bâtisse du Comptoir des Fourrures, aux Bergeronnes.




En plein travail :Paul Gagnon et Jacques Girard



Les bénévoles du Comptoir des Fourrures identifiaient au nom des trappeurs leurs fourrures, les plaçaient dans des poches de jute identifiées, et les acheminaient dans les principaux encans de la Baie D’Hudson ou de l’Association des Trappeurs du Québec et de l’Ontario, par exemples.






Jacques Girard - Collection famille
Au cours des années 1980, le Comptoir s’est développé. Une bâtisse a été construite aux Bergeronnes, en faisant appel à un projet du gouvernement Fédéral, avec la collaboration de la Municipalité des Bergeronnes et de l’association des trappeurs Bergeronnes-Escoumins.






Miville Deschenes  C.F.  HCN


Au fil de différents projets de développement, le Comptoir de Fourrures offrait un service de vente de différents modèles de pièges, de fûts pour le séchage des peaux, de collets, etc.








Le Comptoir des Fourrures a déjà été un attrait touristique de notre village. Des étudiants étaient engagés sur des projets l’été et pouvaient ainsi amener les touristes à se familiariser avec l’histoire de la région, le trappage, les différents animaux, etc.

Richard Audy et son fils Jean-Sébastien en 2016 , agent collecteur à Port-Cartier
Source: Radio-Canada, Marc Antoine Mageau.