Madame Micheline Boucher-Sirois est l'une des grandes gagnantes du Prix national de poésie pour les aînés et remporte la bourse de 500 $ associée au deuxième prix. Madame Michèle Constantineau de Montréal est la grande gagnante et remporte la bourse de 1 000 $ .
Le jury était composé de madame Christiane Dupont-Champagne, poète, de monsieur André Barette, poète, et de monsieur Gaston Bellemare président du Festival international de la poésie. Huit autres finalistes méritent une bourse de 100 $.
Quand on a lu son oeuvre lors du récital de poésie tenu au Foyer de la salle J.A. Thompson, Micheline s'est dite tout étonnée de réentendre ses mots et de les comprendre autrement!
Voilà qui donne tout à fait raison au fondateur de cet événement: "On a cherché souvent à nous faire comprendre la poésie avec notre seule intelligence , alors qu'on aurait dû nous aider à la ressentir." -Gaston Bellemare, fondateur du Festival international de la poésie de Trois-Rivières.
Micheline Boucher écrit depuis longtemps. Elle écrivait pour elle. Juste pour elle et parfois pour quelques amies. La poésie l’a prise dès ses études à l’École normale. Une enseignante l’encourageait à écrire. Mais voilà que la vie a pris le dessus : le travail, les amours, les enfants... Mais cela ne l’empêche pas vraiment d’écrire. Elle accumule des images , des idées ,des mots … tout cela pris en gélatine dans sa tête de pioche et puis la débâcle vint au printemps dernier alors qu’elle remporta le prix littéraire Rachel-Saint-Louis remis au Festi-Livre de Bergeronnes.
Reconnue par ses pairs au Festival international de poésie de Trois-Rivières, elle y remporte le Prix national de poésie pour les aînés ! Ça fait beaucoup en un an pour qui n’écrivait que pour ses tiroirs et quelques amies !
Mais quels sont les mots qui portent Micheline ? Je vous en dirai quelques-uns, moi qui ai eu la chance de fouiller ses tiroirs… Elle parle de nuit blanche : de nuit qui font la farandole ! Elle écrit ses peurs, ses joies… Le travail devient sous sa plume un esclavage choisi ; la plage, un tapis; la nuit, un dur combat; sa mémoire, un tiroir …
Elle n'hésite pas à prêter vie à la nature (antropomorphisme) et use de la répétition pour que s'inscrive dans ses créations un fil conducteur; on sent chez elle un devoir d'accompagnement face à son lecteur. Les rimes sont simples et varient souvent : croisées parfois, mais aussi suivies, ce qui inscrit un rythme plus lent à la lecture. Ce qui en somme, dans le poème lauréat intitulée Grisaille, force à la lassitude.
Micheline parle de la peur avec les mots du fleuve, et d’espoir avec les mots des femmes de son âge. Elle espère créer un Cercle littéraire, publier ses poèmes, participer à d’autres festivals de poésie …
Elle avait peur du jugement des autres. Je lui laisse à lire pour songer à ses labours nocturnes, ces vers de Gaston Miron.
J’avance en poésie comme un cheval de trait/
tel celui-là de jadis dans les labours de fond/
qui avait l’oreille dressée à se saisir réel /
les frais matins d’été dans les mondes brumeux
Poème