Instant de vie chez les Bouchard

Instant de vie chez les Bouchard
Claude Mattheau, 2014

mardi 30 janvier 2018

Jos Dufour:Capitaine, oh! mon capitaine !


 Monsieur Jos Dufour que personne n'appelait Joseph , était un homme assez réservé . Il avait au dire des Bergeronnais,  fait le tour du monde. C'était un véritable marin, il avait navigué sur l'Atlantique , le Pacifique , la Mer du Nord, il avait traversé la Manche et remonté  le fleuve jusqu'aux Grands Lacs... Il avait vu tant d'eau qu'à son contact, on ne pouvait pas entamer une conversation  sans être fasciné. Il me semblait qu'il avait vu le monde entier et que sa peau portait le soleil  de tous les horizons. 


La dernière fois où je l'ai rencontré ,il avait 80 ans et naviguait pour rendre service à Lévis Ross sur le Cap Bon-Désir , il étais assisté à la barre par Rosaire Otis et par le frère de celui-ci ,Henri, qui agissait  comme homme de pont. 

Capture d'écran Coll. Pierre Brisson


Aussitôt que je suis entré dans ma cabine avec ma caméra , le capitaine Dufour m'a salué, me demandant si j'avais bien "photographié mes baleine". Il était la gentillesse même. J'avais devant moi 50 ans de navigation. Et je ne compte pas l'expérience de Rosaire et de Henri, sinon il m'aurait fallu refaire mes math de secondaire 3 ! 




J'aime beaucoup ces hommes un peu timides qui ne se livrent que si on leur parle de leur passion. Il y a là, un espace de vérité qui nous réconcilie avec la vie , les conversations étant assez souvent prisonnières de la vanité ... 






Le Soleil,  27 juin 1947







La goélette propriété de Léon Lessard était pilotée par le  capitaine Joseph Dufour qui fut un temps co-propriétaire, selon les propos que rapporte le  journal Le Soleil. Le navire  fut rebaptisé Renaud L. . C'était  une ancienne péniche de l'armée canadienne (Matricule 297) qui  fut rénovée à Lauzon. Le navire  avait quitté Sidney (N.É.)  pour toujours puisque désormais il ferait la navette entre Québec et le village de Bergeronnes. Avec ses 18 pieds de largeur et ses 80 pieds de long, la péniche d'une  capacité de 150 tonnes a été un précieux allié  pour alimenter la région en marchandises diverses. Le moteur diesel permettait une poussée de 6 noeuds.
Inconnu au chapeau ,Jos Dufour, Arthur Marquis, Jean Lessard, dit Ti Jean. et Lorenzo Gauthier sur la Reno.
 Collection Renaud Dufour   





* La goélette porte le nom de Renaud L. et en d'autres textes ,il y est inscrit Reno L. ?

À  ce sujet , cette photographie est un témoignage irréfutable : RENO L
Collection Lucien Lessard


Au sujet du nom, Lucien, fils de Léon Lessard, explique que le nom était composé  du prénom du  fils du capitaine Dufour et que la lettre L représentait le nom de Lessard. 


L'Action Catholique , jeudi le 29-03-1956




                      Pour la suite du monde...
Stacy est le petit-fils du capitaine  Jos Dufour , le fils,de Jean-Louis et de Francine Harvey.

dimanche 28 janvier 2018

Cours à domicile à Bergeronnes en 1932-33







L'éducation fut longtemps au centre des préoccupations des Bergeronnais. N'allez pas croire cependant que la chose fut facile. L'éloignement et une relative pauvreté ont été des freins aux efforts des familles pour instruire leurs enfants.

En 1932-1933, Bergeronnes n'offre pas encore l'éducation primaire au couvent. Ce n'est qu'en 1935  que les soeurs du Bon-Conseil pourront offrir des services éducatifs dignes de ce nom et encore, il faudra que le couvent à peine inauguré soit rénové .
De 1938 à 1941, les religieuses doivent se retirer , à leur retour en 1941, 150 enfants sont inscrits de la première à la neuvième année.Ils étaient 81 en 1932. 



Couvent vers 1945



Il faut également souligner que 5  écoles de rang sont fréquentées par les jeunes et ce, depuis le début des années 1900. 


Ces écoles ouvrent et ferment selon les argents disponibles dans la localité. Les cours offerts par l'hebdomadaire LA TERRE DE CHEZ-NOUS sont un véritable trésor dans les circonstances, Et Bergeronnes semble faire bonne figure! Peut-être y identifierez-vous un.e studieux.se ancêtre ?  




Les thèmes abordés vont de la technique des sols à la gestion d'entreprise, de l'entretien du tracteur à la doctrine sociale de l'Église, de la relève agricole à la réforme scolaire au Québec.Les autres thèmes majeurs sont l'économie, la coopération, la gestion, le syndicalisme, la politique et l'éducation.



Les cours à domicile furent publiés régulièrement dans La Terre de Chez Nous, ils  étaient divisés en  24 leçons, à raison d'une leçon par semaine Ces cours  par correspondance étaient gracieusement offerts  aux membres de l'Union Catholique des Cultivateurs et de leur famille .


"Plus de 35,000 diplômes ont été remis à des hommes et à des femmes qui avaient réussi les examens subis deux fois par année, dans l'école du rang ou la sacristie, sous la surveillance du curé, du vicaire ou de l'institutrice."1.



Le père Louis-Marie, cistercien d'Oka et responsable des premiers cours, évoque l'esprit et la pédagogie des cours à domicile. 


 [...] "Nous espérons que les parents, pour encourager à l'étude leurs enfants, surtout durant ces longues soirées d'hiver où il y a peu à faire, ne craindront pas de «s'en mêler». Nous les invitons même à s'inscrire comme élèves réguliers, même s'ils ne savent pas lire. Par les yeux de leurs enfants qui ont fréquenté la petite école, ils pourront suivre ligne par ligne cet enseignement par écrit. Et ainsi suivi à deux ou trois, dans les colonnes du journal, le cours à domicile portera infailliblement des fruits; les enfants répondront en lisant sur le papier, les parents répondront en lisant dans l'expérience de toute leur vie " .


1. Brodeur, Jacques  (1992). Les cours à domicile de l’UCC, 1929-1969 :
un filon inexploré de notre histoire rurale. Études d'histoire
religieuse. Institut agricole de St-Hyacynthe

                                          

mercredi 10 janvier 2018

La correspondante du Soleil, madame Luma Bouchard, fait la nouvelle !

LE SOLEIL  26 avril 1951


Tout un voyage! Digne du film Trains, planes and automobiles 
  
LE SOLEIL , 27 AVRIL ,1951



*Monsieur Luma Bouchard s'est marié à trois reprises:sa première épouse fut  Annette Simard (dit Lombrette) qui décéda au moment d'accoucher de son premier enfant ,lui aussi décédé, sa seconde épouse fut Mathilda Lessard (9 enfants dont 4 sont décédés lors de l'épidémie de grippe espagnole)  et enfin il se maria avec  Marie-Ange Racette. 


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On croit souvent, mais à tort, que l'aventure aéroportuaire s'est terminée aux Grandes-Bergeronnes avec le départ du curé Thibeault en 1948. Même si l'incendie d'un hangar et d'un avion Avro-Hanson non assurées a porté un coup fatal à l'aventure de la Compagnie d'Aviation Charlevoix-Saguenay en 1947, un dernière tentative  fut tentée par d'autres citoyens.En créant la cie Saguenay Air Ways , on tentait de reprendre le chemin perdu et de rallier aux Bergeronnes, le trafic aérien régional. 



-En 1954, la Canadian Pacific Airlines mettait sur son horaire deux envolées quotidienne vers Montréal à partir de Forestville. - 

Le développement d'un aéroport fédéral à Forestville en 1953 et le développement du système routier mit rapidement fin à l'aventure, toutefois la piste de Bergeronnes continua de servir comme centre d'urgence et de plaisance.
Le Devoir 24 octobre 1950

Avis officiel, La Gazette officielle.