Instant de vie chez les Bouchard

Instant de vie chez les Bouchard
Claude Mattheau, 2014

vendredi 29 mai 2015

La recette de Jeannette

 Photo: Pedro Rodrigues, Perspectives 18 11 72
On penserait d'emblée à Jeanette Bertrand ! On invoque une recette et voilà la vedette ! La recette de Jeanette Harvey est toute autre. En 1972 , elle se confiait  à une journaliste de Perspective, Isabelle Lefrançois . 

Je retiendrai  ce passage :

"Je voulais quitter la maison , avant mon mariage,pour aller travailler.Ma mère s'y opposait et je n'aurais pas songé à lui désobéir. Marie-Claude, elle, pourra partir quand elle le voudra ."

La journaliste présentait son reportage intitulé Sept femmes de la Côte-Nord ainsi: 

Elles ont de 31 ans à 68 ans , ressemblent à beaucoup d'autres et pourtant à personne et , toutes, s'appliquent au merveilleux et difficile métier de vivre.

Si vous êtes Bergeronnais , vous connaissez la suite: Marie-Claude, Pierre et Denis ont pris leur envol ! Les petits Petit sont devenus grands, Jeannette les a fait grandir. J'utiliserai un terme plus juste: Jeannette fut un facteur d'émancipation dans la vie de ses jeunes enfants.Disons plus simplement que les petits de Jeannette ont été encouragés à penser par eux-mêmes...   

ARCHIVES (Coll. Dolorès Simard) 


Partage  no. 1



 
Partage   no 2

samedi 16 mai 2015

Le conseil de Jean-Claude Fortin de Tadoussac.

Le sourire affirmé de Jean-Claude Fortin ne sera désormais plus qu'un souvenir. Ce Tadoussacien , longtemps livreur de pain, était l'ami de tout le monde ! Quand je lui servais cette vieille blague des Cyniques inspirée de la publicité de Gailuron , Monsieur Fortin me défiait d'un rire taquin : "Robert, t'es capable d'en faire des meilleures!" 

Les jeunes hockeyeurs de Tadoussac et de Bergeronnes n'ont pas besoin de fouiller longtemps dans leurs souvenirs pour revoir Fortin à l'oeuvre. L'homme savait nous encourager et ne manquait jamais de souligner les bons coups de chacun. Parfois, je me demandais même s'il ne les inventait pas ! Et non, Fortin était un fin observateur, il aimait le hockey, l'avait enseigné,et nous encourageait à persévérer pour que chacun de nous soit à son meilleur sur la patinoire.

Il faut dire que Jean-Claude Fortin était aussi un père de famille. Un bon père , je crois, qui connaissait l'effet d'un compliment sur le moral des troupes! 

La dernière fois que je l'ai rencontré à Tadoussac, c'était en 2005, il prenait sa marche. Entamer une conversation avec monsieur Fortin était chose aisée. Il me rappela alors le bon vieux temps du hockey mineur , prit des nouvelles de mon cousin Guy Harvey , me parla de la vaillance de mon père, et me confia à quel point il avait aimé notre gang. "Vous aut' ,ça grouillait. Vous étiez de service". Et ce soir-là , comme promis , Monsieur Fortin est venu  à l'hôtel Tadoussac voir le spectacle que j'avais monté avec mon ami Guignard. Et je me suis souvenu de son défi : "Robert, t'es capable d'en faire des meilleures!"  

Merci pour tout monsieur Fortin.   


La gang en question: 1ère rangée:Yvan Simard, Fernand Boulianne,Claude Boulianne,Sylvain Bouchard,Serge Anctil,Michel Fortin, Réjean Bélanger; 2 e : Aldo Bouchard,  Yves Simard, André Bouchard, Robert Bouchard, 3 e: Louis Therrien, Mario Brisson, Germain Gagnon, Denis Maltais ,Patrice Bouchard , Absent: Joris Gravel.
Le super coach: Augustin Bouchard et le fidèle soigneur : Francis Gilbert. 






dimanche 10 mai 2015

Fête des mères sans le murmure marchand.


 Les marchands de bonheurs variés  nous ont scrapé cette fête depuis longtemps . On souhaite maintenant bonne fête des mères à toutes les mères ! ! Comme on souhaite la Saint-Valentin à tous ?! Ces deux fêtes sont des fêtes intimes ; hors commerce , dans le quotidien , la fête des mères  doit être faites de voeux des enfants à leur mère.  Je n'ai pas à  souhaiter bonne fête des mères à ma conjointe, elle n'est pas ma mère. J'encourage cependant mes filles à le faire.

Tout ça pour vous dire que la fête des mères n’est pas toujours une fête.

Il y a un mauvais coté à cette fête : elle vient me rappeler que je n’ai plus de mère. On a pas encore inventé une carte destinée aux mères mortes. Les marchands n'ont pas encore franchi ce pas vers l'indécence...

Je disais que ma mère était disparue.Madeleine  n’est pas disparue du jour au lendemain. Je suis disparu de sa vie par petit bout.

 Au début, elle me voyait très souvent, je ne compte plus les jours que j’ai passés avec ma mère : j’y suis allé en auto, en vélo, le jour, le soir, j’ai couché dans ma chambre d’ado, j’y ai passé des journées entières avec les petites. J’y suis allé pour Noël, pour le jour de l’an, pour Pâques, pour son anniversaire, pour l’aider à habiter sa maison.

Et souvent, j’y suis allé pour rien, juste pour être avec ma mère .
 Je crois avoir passé suffisamment de temps avec Madeleine  pour ne jamais  l’oublier.


Si votre mère est de ce monde,vous devriez commencer à vous fabriquer des souvenirs. 

Parce que la vie n'est pas une carte de souhaits.