Instant de vie chez les Bouchard

Instant de vie chez les Bouchard
Claude Mattheau, 2014

lundi 28 septembre 2015

Trois histoires de Pruno




























Prologue
Si vous n'avez pas connu Dollard Gillbert , n'avez pas jasé avec Pruno, ne vous êtes pas caltaillé avec cet homme fort ,c'est que vous avez quitté Bergeronnes et que son garage appartenait encore à Laurent Brisson et qu'on y vendait des Ford ! Ou vous étiez mort au moment de sa naissance en 1936.

Première histoire de Pruno

Pruno est un Bergeronnais spécial pour moi. Je l'ai connu alors que j'étais tout jeune. Forcément puisque  je connaissais ses fils , Miquette, Saucisse et Richard ! C'était les trois premiers ; Criquette,Gino et Luc vinrent par la suite ... Je les appelle ici par leur surnom comme si cela était tout à fait naturel ! Ce l'était , mais ma mère n'aimait pas beaucoup que Fancis, Michel ou Éric soient ainsi nommés. Mais elle ne se gênait pas , elle, pour dire monsieur Pruno ! Mais je dois avouer qu'elle le disait avec beaucoup de respect. Et ce parce que Pruno était un coeur d'or . Je fais une courte liste :

Quand le hockey mineur ramassait des bouteilles , Pruno était le plus grand donateur.

Quand le camionneur de de la Laiterie Notre-Dame de Trois-Pistoles , Monsieur Romuald Larivée, décidait de rester une soirée de plus à Bergeronnes pour voir une game des Noir et Or, c'était Pruno qui offrait le gîte à son camion dans son garage pour éviter que le lait ne gèle ! Le premier bed and breakfast du village !

Quand mon père est décédé , Pruno  a eu beaucoup de peine. Il aimait bien "Vila" , même si celui-ci achetait du Dodge!  Reste que ma mère avait droit à chaque printemps à ses truites, gracieuseté de Pruno ! Une couronne de fleurs qui faisait chaud au coeur de Madeleine.

Quand il s'agissait d'accueillir,  Dollard et Jeanne n'hésitaient pas . Ainsi Madeleine Lessard, Marlène et Monique Gagné , ont pu profiter de la vie bergeronnaise dans une famille hospitalière.  

Dans les années 60 quand Garde Mailloux avait besoin d'aide pour intervenir auprès d'un accidenté, Pruno y était ! Si vous n'avez pas lu le livre Rita Mailloux ,infirmière de colonie,de Claire Andrée Leclerc, vous ne connaissez pas la grandeur d'âme de Dollard et son humilité devant les actes qu'il a posés avec beaucoup de sang-foid. Un extrait :

Monsieur Dollard Gilbert est souvent impliqué dans l’aide à apporter aux accidentés : il a une remorqueuse et c’est lui qui s’occupe de libérer les blessés des autos vu que les pinces de désincarcération n’existent pas encore, du moins dans la région. Il travaille souvent de concert avec garde Mailloux et il a beaucoup d’admiration pour sa compétence et son attitude sur les lieux d’un accident. Il est volubile quand il s’agit de raconter les exploits de la garde  (...)  

Deuxième histoire de Pruno

Un jour, je devais avoir 14 ou 15 ans :  Pruno engage à peu près tous les flos du voisinage pour asphalter le devant de son garage. Ingénieux, il s'était fabriqué un brûleur à l'huile et réutilisait la vieil alsphalte que la pelle mécanique d'Arthur Simard avait arraché  en creusant dans le village  afin de refaire l'aqueduc.

Et avec Pruno, je vous jure , qu'on ne chômait pas . "Raidissez vous les poignets ,les flos ! " disait-il (assaisonné de deux ou trois ...prières) pour nous encourager à aller à la même cadence que lui. Pruno alimentait la tub, poussait la brouette, donnait un coup de râteau de temps à autres et dirigeait le rouleau à bras emprunté chez Welleston. Nous on faisait le reste, quand il nous en donnait le temps!

Le lendemain, jour de paye, je me rends chez Pruno.  Cet argent serait vite dépensé, puisque avec mes chums l'Oignon (Germain Gagnon )et Bardarot (Dominique Bouchard), on prendrait la direction des Escoumins pour participer à une soirée , jouer au pool et à la machine à boules ! Des jeux qui ne sont plus à la mode ! Par contre mes jeans à pattes éléphant sont de retour en 2015! Je les portais donc avec fierté. Un jeans délavé ,très pâle, les ancêtres des jeans troués!  En arrivant au garage , je me dirige vers le bureau de madame Jeanne (Gagné) , c'est elle le banquier! Elle me donne mon argent et Pruno arrive ! "T'es chic à soir ..."aboit-il, taquin !  Et il me prends à bras le corps et réussit à graisser mes jeans ! Son chien Tico est mort de rire , mais madame Jeanne prend ma défense : "Voyons  Pruno..."   Mais moi je ris ! Je ris parce que je me trouve tout à fait imbécile ! J'aurais dû y penser !

Troisième histoires de Pruno 

Un jour , monsieur  Imbeault, propriétaire des autobus scolaires , fait face à un problème important: l'indiscipline des élèves lors du transport entre Les Bergeronne et Les Escoumins. Disons que certains élèves en mènent large , ils dérangent le conducteur, ils se déplacent d'un banc à l'autre , se lèvent debout et entonnent la fameuse chanson : "Conducteur, conducteur, pesez donc sur le gaz , pesez donc sur le gaz , ça  marche pas , ca marche pas ! " Sympathique ? Pas quand 40 jeunes l'entonnent dans un espace somme toute réduit ! Il fallait un remède de cheval. Surprise , alors que nous attendions l'autobus comme chaque midi devant la maison de monsieur Victor Desbiens , Jean-Francois Bouchard, Denis Brassard , Dominique Bouchard , Jacques Saint-Laurent et moi avons été saisis : Pruno était au volant du vieil International jaune ! Le party venait de prendre fin. Dollard Gilbert avait ce qu'il est convenu d'appeler une discipline naturelle. Il faut dire que les prouesses de Pruno contre les lutteurs qui s'arrêtaient au Centre Civique lors des tournées de la lutte Grand Prix , nous avaient fortement impressionnés ! Et personne dans l'autobus ne se prenait pour les Poudrés d'Hollywood!
Mai 1979, Journal Le Plein-Jour
Épilogue 

  Bref, pour les enfants du crain *, ce monsieur était un des personnages colorés de notre enfance. Quand nous arrivions de l'école, les grosses portes bleues du garage étaient la plupart du temps ouvertes et rien ne nous empêchait d'entrer au paradis de l'huile et du gaz où sous l'oeil bienveillant de madame Jeanne, nous  pouvions rêver en regardant  les motos ...

 Le secteur où j'habitais était extraordinaire: garde Mailloux, Pruno, Marc Tremblay et ses pétards, Monsieur Raymond, le casse-croûte et ses machines à boules... Quel univers extraordinaire pour grandir et si on tient compte du cimetière, ce fut aussi , pour Dollard et les autres , un bel endroit pour reposer en paix. Tout ça dans moins d'un kilomètre carré.

* Le cran : c'est ainsi que l'on nommait ce secteur du village. (Source : Jean-Marc L:apointe , qui me disait vers 1991 , à mon arrivée à Forestville:  "Vous étiez tough le monde sur le crain, vous étiez habitués aux vents!" - Et oui !

dimanche 27 septembre 2015

Grand slam , grosse rame, à 2:11:39



Cyranez de Bergeronnes est un personnage extraordinaire. Il est né d'une vieille amitié . Très vieille, plus vieille encore que les années qui en bordent  le début et la fin . Dirons-nous éternelle amitié ? Oserons-nous défier les dieux et voir se perpétuer le mythe de Sisyphe , lequel mythe n'a besoin de personne pour toucher l'éternité.


Cyranez de Bergeronnes est un homme heureux. Heureux comme peut l'être celui qui pousse sur une roche qui ne cesse de revenir à son point de départ. Heureux comme l'homme qui manipule les mots et qui se rend compte du peu qu'il utilise et de toutes les possibilités qui s'offrent à sa plume et à ses dires.! Un travail sans cesse à refaire. à refaire  parce que pas un système n'épuisera le monde. Parce que pas une combinaison de son ne réduira le spectre des sons audibles à l'oreille de celui qui ne regarde plus. Parce qu'il faut parler . Parce qu'il faut vivre. Et parce que ce que l'on dit est entendu dans tous les sens .

Parle donc, Camus :

"Je laisse Sisyphe au bas de, la montagne ! On retrouve toujours son fardeau. Mais Sisyphe enseigne la fidélité supérieure qui nie les dieux et soulève les rochers. Lui aussi juge que tout est bien. Cet univers désormais sans maître ne lui paraît ni stérile ni futile. Chacun des grains de cette pierre, chaque éclat minéral de cette montagne pleine de nuit, à lui seul, forme un monde. La lutte elle même vers les sommets suffit à remplir un cœur d'homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux."

Fardeau des temps modernes, dire avec des mots, l'indicible.

Longue vie à Cyranez de Bergeronnes , ce vocable né pour unir ,et qui  devrait s'anéantir  avec le premier qui trépassera. À moins que les dieux ...



Corde à linges  corde à mots , on peut ben tout étendre, on peut ben tout sécher.

Dans la corde à linge de sa vie
Y’a des gilets coudes à coudes qui ont fait la guerre face à face
Qui ont des trous de balles à la place du coeur
Y’a des bobettes ceintures à ceinture qui ont fait l’amour fesse à fesse
Qui ont passé leur vie sans sortir du garde-robe
Y’a des camisoles sans manches qui ont travaillé même le dimanche
Qui sont grises d’avoir trop fumé, d’avoir trop toussé
Y’a des culottes jambe à jambe qui ont été patiné par le temps    
Qui se sont usé les genoux pour le bon dieu
Y’a des bas en laine d’habitant qui se sont gelés juste pour gagner leur vie
Qui  ont été volé à un mouton pour en habiller un autre !
Y’a des draps blancs , plus blanc que le ciel qui me font signe de pleurer
Comme des grands mouchoirs  évadés de l’asile , du crisse de chsld où toute la corde à linge est
en train de chalouper avec ma mère qui a bâti un pays solide qui lui fait manger du manger mou.

Riez pas tabarnac
Dans le dictionnaire de sa vie y’ont oublié un mot
Pas comme on oublie son lunch sur la table
Pas comme on oublie ses clefs sur le char
Pas comme on oublie la date d’une fête
Pas comme on oublie le nom d’une province
Pas  comme on oublie un numéro de téléphone
Pas comme on oublie une osti de réplique au théâtre
Pas oublier comme ça là !

Mais oublier comme oublier son nom
Y’ont oublier le verbe : « alzheimer » (é)
Comme alzheimer son adresse
Alzheimer son médicament
Alzheimer de mettre le four à off
Alzheimer de jouer de la musique
Alzheimer de manger pour dîner
Alzheimer de s’habiller en hiver
Alzheimer  de compter ,
Alzheimer de lire ,
Alzheimer d’écrire…
Alzheimer mon nom

Maman, es–tu encore maman ?
Même l’écho du couloir en face de l’ascenseur est vide.
Alzheimer à quoi ça sert une fourchette, une cuillère pis un couteau.
Pour le couteau, elle savait vraiment plus quoi faire avec
Pcq elle se l’aurait planté à la bonne place, juste pour sortir de la place,
Pour aller mourir dignement ailleurs comme un goéland au bout de son sang.

Pis un jour, délivrance , son défunt  mari est venu la chercher.
Ben non calisse : pensez vous que mon père l’aurait laisser sécher
pendant 7 ans , 7 ans ! 7 ans, c’est trop longtemps  sur une corde à linge !

   
Corde à linges , corde à mots , on peut ben tout étendre, on peut ben tout sécher.
Décrochez vot’cœur y commence à être sec en criss!



Un simple lancement


Ne trouvez vous pas que l'entrée de la rivière Bergeronnes ainsi dessinée, a de Cyrano , la forme du nez  ? Alors sur ce, je vous offre une tirade du nez à la Bergeronnaise.







Robert

Pour ce lancement , UN SEUL MOT : BRAVO !


Stéfane
Ah ! non ! c’est un peu court, mon chum
On pourrait dire ce livre,bien des choses en somme.
En variant le ton, -par exemple, tenez:

Agressif: Moi, Monsieur Champlain, si j’avais vu un tel rivage,                                                    j’aurais dret là  arrêté mon voyage, au lieu de Francis, nous aurions Labeaume, et les Nordiques s’appelleraient les Granits !

Campagnard:  Oui monsieur,  Bargeronnes, c’est icitte ,pays du granit, des baleines , du kayak, Paris est de ce coté-là , Tokyo est par là, pis New-York est en bas, je ne dirai pas qu’on est au centre de l’univers , mais vous pourriez faire un saut en calvaire!

Amical:  Mais votre travail n’est point terminé!
En 1929, les Bergeronnais commençaient à peine à se chicaner!

Descriptif: Quoi de mieux pour les méridionaux du nord,
qu’un maudit Français devenu Bergeronnais
pour faire ressortir de nos aïeux, les traits les plus glorieux!

Curieux: De quoi sert cette promesse madame Geneviève, de ne jamais vous arrêter, si le contraire ne vous est  jamais venu à l’idée !

Gracieux: Monsieur le maire,  aimez-vous à ce point les propos de Rambaud, que paternellement vous vous préoccupâtes d’ajouter des bouts d’histoire dans ses pattes ?! Après la chicane des trottoirs par les hommes de cavernes, allez-vous nous offrir une caserne ?

Emphatique : Aucun vent ne peut, tornade y compris,
brasser plus d’air et de maux qu’un Bergeronnais à qui on tend le micro !

Respectueux: Souffrez  Bergeronnais, car plus d’une fois on vous aura pendus. C'est là ce qui s'appelle avoir l'opinion de la rue !

Sentimental: Applaudissez  le travail de mémoire de Bella, si on avait ce soir un bingo, ce serait assurément, le gros lot !
Et alors peut-être arracheriez-vous de Pierre, un sanglot.

Prévenant: Gardez-vous madame, en lisant ce livre, de croire qu’il est complet  puisque de notre histoire  même Columbo ne retrouvera jamais tous les morceaux.

Baveux : Quoi ! pour écrire ce livre vous aviez un échéancier ?  
-Ah ! vous aviez dit en septembre , mais n’aviez pas précisé l’année !

Pédant: Le Larousse est bien incomplet, je l’achèterai quand j’y verrai : les Tremblay, Chassé, Bélanger, Gauthier, Guay ,Gagné, Boucher, Fortier;
les Bouchard, Brassard, Girard, Savard, Guignard, Simard, Lessard;
 les Rambaud, Michaud, Imbeault, Migneault, ;
les Gagnon, Caron, Dumont, Brisson, Grenon, Gendron ;
les L‘Heureux, Beaulieu, Hervieux;
les Bégin,Fortin, Jourdain, Morin,  Desbiens , St-Laurent;
les Maltais, Charest;
les Roy, les Sirois,
et tous ceux qui ne riment pas :
les Mailloux, Ross, Anctil, Gravel, Gilbert, Ouellet, Deschênes,
Pérusse, Larouche , Lavoie, Boulianne, Maltais,
Marquis, Jean, Dufour, Hovington, Petit, Otis, O’connor, Lapointe, Laprise,
Noël, Théberge…

Absurde : Si dans le futur, il advenait que la HCN ne devienne qu’une seule municipalité, elle devra s’appeler Bergeronnes , parce que … Bergeronnes !


Pratique :Vous hésitez à acheter ce livre,  en cas de forte chaleur, vous pouvez de ce bouquin  faire un éventail;  sous l’orage, il devient un parapluie et si l’hiver vous gelez, vous pourrez l’allumer!


Dramatique : Les concitoyens  seuls, dont  monsieur Castro   disait qu’ils n’avaient pas toffé la run ne pourront comme lui, lire le livre de Bergeronnes. Mais rangez vos mouchoirs, ils font maintenant  partie de l’histoire.

Fier  : Pour  les touristes, Bergeronnes un est village , pour les Bergeronnais    d’ailleurs et d’ici,  Bergeronnes est  une patrie !

Enfin rendant hommage à chacun des ouvriers : le voilà donc cet ouvrage qui tire de nos forêts son ramage, s’il est vendu à la diaspora bergeronnaise toute entière, il sauvera, toutes  les papetières !  

Maintenant qu’il est écrit, dès demain, il changera de main ! Pour que vos efforts monsieur Rambaud,  à le former avec tant de verve, d’autres aussi s’en servent!



vendredi 18 septembre 2015

Paul à Québec : avant le film

.

Paul à Québec est une bande dessinée qui nous fait battre le coeur, qui nous arrache des larmes. L'auteur et dessinateur , Michel Rabagliati sait étonner les lecteur avec des illustrations simples, une ligne épurée et des vignettes qui mettent en valeur les personnages et ...le Québec tout entier. (Paul à Québec, éditions de la Pastèque , Québec , 2009.)


Dans ce sixième tome, l'auteur raconte la maladie du beau-père de Paul . Celui-ci verra sa santé décliner à un tel point qu'il devra se résoudre à quitter la demeure familiale. Suivront des jours difficiles où le père de Paul devra accepter que sa vie sera bientôt finie. Sa famille et ses amis le visiteront, découvrant un homme qui devant la mort imminente saura ,après une certaine période de colère, apaiser ses proches par une attitude empreinte de sérénité.


Cette bd m'a conquise surtout à cause des émotions fortes et vraies que transporte le récit, de plus, les illustrations en noir et blanc soutiennent le propos avec aplomb. D'abord , je dois avouer que le récit de la mort d'un homme m'a vraiment touché. Cette planche entre autre (de la page 56) où dans un plan d'ensemble , l'auteur nous montre l'atmosphère tristounet régnant au salon funéraire, on s'y croirait réellement !





Puis, le fait que les images soient en noir et blanc,- choix qui peut au départ rebuter un lecteur habitué aux planches colorées des BD modernes,-m'a séduit. J'ai pu apprécier chacun des détails (comme cette main tremblante qui doit saisir un médicament) transportés par les illustrations de Rabagliatti sans me laisser déconcentrer par des images trop chargées de couleurs. Les bandes présentant des gros plans sont mes préférées : chaque fois ,elles appuient le récit avec vigueur.







Une oeuvre à lire, un bédéiste à découvrir ! Avant le film . Le film après.

mardi 8 septembre 2015

COURTEPOINTE

Des pièces concernant directement ou indirectement le village de Bergeronnes, il y en a vraiment beaucoup ! Ici, je vous en présente quelques-unes, c'est sans compter les revues consacrées à l'Histoire régionale, les monographies spécialisées, les livres plus personnels comme celui d'Amédée Gagnon ou de Claire Maltais (Madame Béa),les sites généalogiques...C'est sans compter les collections personnelles de photographies, les sites disponibles sur internet qui sont l'oeuvre de groupes ou d'individus...L'Histoire , c'est souvent une passion, certains courent ,d'autres écrivent; certains chassent , d'autres font des découvertes généalogiques; certains jouent au Scrabble , d'autres collectionnent les objets du passé , et plusieurs font tout ça !

Une autre pièce s'ajoutera à la courtepointe locale et régionale:


dimanche 6 septembre 2015

Le mot du silencieux

Si cette photo ne datait pas des années 60,
je dirais qu'il s'agit de Sébastien ...de Stéphane ?
J'ai connu monsieur Oscar Larouche vers 1976.  Je l'avais bien entrevu quelques fois quand je faisais la run de lait avec mon père, mais sans plus.

Dans les années 70,  le journal Le Soleil était livré aux Bergeronnes vers 16 heures , or, quand je pénétrais dans le seul duplex du village où habitaient Oscar et sa Blandine (Gagnon), je pouvais apercevoir le seul homme de la maison  en train de lire son journal. Il fumait la pipe. Il me rappelait étrangement  notre voisin d'en face, monsieur Lauréat Larouche , mais en plus silencieux. À 10 ans, je n'avais pas conscience qu'à peu près tout le monde dans ce village était parent à un degré quelconque ...J'ignorais donc que les traits de l'un et de l'autre étaient hérités de Probe , leur père !




Ma véritable rencontre avec cet homme se fit ailleurs et plus tard. Le trop sage  pensionnat  Françoise Simard  était devenu le dynamique  Hotel Élan, et moi, comme ce bâtiment, j'étais entré de plein fouet dans l'adolescence. Dans ces lieux arrachés à une autre époque, monsieur Oscar se berçait souvent  dans le petit salon trop vitré situé près du bureau de Geneviève et Lévis. Un soir, c'était l'été, la journée avait été chaude et le vent  faisait danser les longs rideaux qui habillaient la pièce; madame Geneviève avait dû passer des dizaines de fois presque au pas de course devant le salon, répondant à l'un ,surveillant l'autre, supervisant toute l'affaire ,et ce,  pendant que j'accompagnais son père dans le va-et-vient de sa berceuse.

 Monsieur Oscar et moi avions ce jour-là, parlé de sa famille , de ses frères , des goélettes. Le silence me dérangeait , mais pas lui. Alors, je posais des questions, et je vous jure que les réponses étaient brèves. Brèves mais justes. Ce qui ne me déplaisait pas du tout parce que je ne m'intéressais pas vraiment  au passé. Pas encore. Je tenais une conversation polie. Puis tout à coup, apercevant Geneviève qui empruntait -toujours à la même vitesse- l'escalier menant aux chambres, Oscar  dit: " Elle est vaillante cette enfant-là, ." Et il m'apprit que sa mère et son père avaient eux aussi tenu hôtel. Il avait sur le sujet de la vaillance une expertise qui lui délia la langue. Je venais de découvrir le Albert Brie du village.

Ce fut donc, avec cet homme, ma première rencontre , je pouvais dès lors,  le saluer ,
 le re-connaisant  vraiment !  Je n'ai compris que bien des années plus tard que lorsque ma mère disait de Geneviève qu'elle était vaillante comme tante Hélène ,qu'elle parlait de la mère d'Oscar ! Ce qui éclairait rétrospectivement cette conversation.*Hélène Lessard est la soeur d'Ursule,cette dernière était mon arrière grand-mère. Rosario Sirois est donc le cousin d'Oscar. 

Le Harline trader .(Coll.G.Larouche)
Je ne sais rien du Oscar d'avant la retraite. Ses filles nord-côtières, m'ont raconté qu'il avait navigué sur les goélettes de son père  , le Harline Trader  entre autres. Il y fut manoeuvre , pilote, débardeur ... Mais les dangers de la navigation et de fréquents naufrages firent dire à Blandine qu'il serait préférable que le père de ses filles soit à terre .




Il jeta l'ancre et  passa de l'eau au feu: il devint garde-feu, ce qui ne signifie pas qu'il le gardait mais qu'il le combattait ! Cette blague bon enfant, monsieur Oscar, l'aurait certes partagée!

Collection I. Larouche
Sur cette photo prise en juin  1953, Oscar Larouche est âgé de 48 ans. Il est l'hôte d'Escouminois fiers de se faire photographier avec des hommes en uniforme!

Probe Larouche né le 9 janvier 1875 au Bergeronnes décédé le 1 décembre 1947 au Bergeronnes époux de Hélène Lessard né le 9 février 1877 au Bergeronnes et décédé le 27 décembre 1959 à Québec. Ils se sont mariés le 2 avril 1894 Voici les enfants. 1. Alfred né le 17 avril 1895 au Bergeronnes , décédé 18 novembre 1896 au Bergeronnes. 2. Alfred né le 24 avril1897 au Bergeronnes , décédé le 7 mai 1951. 3. Rosalie née le 22 juin 1899 au Bergeronnes, décédée le 6 août 1979 au Escoumins. 4. Anne Antonia née le 14 juin 1900 au Bergeronnes , décédée le 23 décembre 1900 au Bergeronnes. 5. Henri Napoléon né le 30 janvier 1902 au Bergeronnes décédé le 30 mars 1959 au Bergeronnes. 6. Oscar Probe né le 16 août 1904 au Bergeronnes décédé le 9 juin 1979. 7. Laura Elisabeth née le 21 décembre 1906 au Bergeronnes décédée le 11juin 1956 au Bergeronnes. 8. Lauréat Samuel né le 9 mars 1908 au Bergeronnes décédé le 12 mai 1985 à Baie-Comeau. 9. Annette dite Simone née le 13 septembre 1909 au Bergeronnes décédée le 30 mai 1940 à Rivière-du-Loup. 10.Rita Fernande née le 14 août 1911 au Bergeronnes décédée le 28 juillet 1983 au Escoumins. 11. Gaston Fernand né le 15 juin 1915 au Bergeronnes , décédé le 19 décémbre 1989 à Chicoutimi. (tel que partagé sur Amicale Bergeronnes par Johanne Gagnon , le 7 -02-16)