Instant de vie chez les Bouchard

Instant de vie chez les Bouchard
Claude Mattheau, 2014

dimanche 15 août 2021

ÉCUSSONS de Bergeronnes

Sobin : Société bergeronaise d'investissement.
Les autres écussons n'ont pas besoin de présentation. 

 

dimanche 8 août 2021

Garnier Villeneuve, prêtre : une dernière lettre

 

Garnier Villeneuve 
1927-2013 
    Garnier  Villeneuve était natif de Sainte-Rose de Lima, il fut baptisé  par l’abbé Félix-Antoine Savard  à Bagotville  

     Études    classiques au Séminaire de Chicoutimi et à Saint-Victor de Beauce. Théologie : Grand-Séminaire de Rimouski 

Ordination :    Monseigneur Gérard Couturier, évêque de Hauterive.
 
 Ministère :        Curé de Rivière Saint-Jean, de Pointe-aux-Outardes. 

    Études      en sciences religieuses aux universités Laval et  Sherbrooke( maîtrise). 

   Responsable de pastorale scolaire : Grandes-Bergeronnes et Sept-Iles. Prise prématurée de sa retraite, cause de Parkinson. 

 Garnier était humain et humaniste. Il s’est donné sans compter dans le respect absolu des personnes. 

Comme François d’Assise,  il a aimé notre mère la nature et nos frères les oiseaux.


Le seul Pacer du village en 1975


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Voici une lettre personnelle reçue de l'abbé Garnier en 1994 . Il y raconte un peu de sa vie aux Bergeronnes.                Les sous-titres sont du rédacteur.


Mon ancienne adresse : rue principale

   Je suis resté plusieurs années dans le loyer de monsieur Luc Guay...deuxième étage...j'étais bien, j'avais d'excellents propriétaires et des voisins ,on ne peut trouver mieux...Marie-Paule (Hovington) avait un petit cadeau à ma fête, le même jour que la sienne. La maison me plaisait,   monsieur Adrien Guay prenait soin de mes fleurs. Les voisins : monsieur et madame Rock Bouchard, Marc Tremblay, en face le restaurant,  (comme je partais les soeurs du Bon-Conseil y ont pris loyer ) et leur voisins : Ovila Bouchard, le laitier,  et Camille Boulianne .

  Le seul handicap: l'escalier extérieur. Quand mes parents arrivaient , je craignais toujours pour ma mère, qui prenant de l'âge s'alourdissait , elle faillit tomber une fois. Je n'avais pas le choix, il me fallait me reloger. 

UN DÉMÉNAGEMENT AU PARADIS

Les événements se précipitèrent , Alfred Anctil acheta les Thaddée, (rue St-Joseph) ; Raymond Gagnon déménagea sa roulotte, et je louai immédiatement le terrain ...j'ai acheté une maison mobile. À cette époque je n'étais pas difficile : une Champion. Pruneau Gilbert vint me déménager, dès le début de juillet. Je découvris rapidement que les murs n' avaient que  trois pouces d'épais. Je me contentais de peu  et je n'envisageais pas quitter Bergeronnes.


  L'homme qui vit seul ..un toit, une vie de camping. Mes neveux et nièces venaient souvent passer des fins de semaine. Ou encore des entre session comme Danièle qui m'arriva en pleine tempête de mars ! Francis, Donald, Pierre vinrent à leur tour.

  J'ai vécu deux ans dans l'endroit le plus étrange de ma vie: je ne me doutais pas que je me trouvais dans un merveilleux site, le paradis des oiseaux, en  plein coeur  . Je découvris l'ornithologie malgré moi.

L'ornithologie 

  Deux petites rivières, une colline, bondée d'arbres, tout près en haut une maison ancienne de style canadien et des voisins des plus charmants. Une famille de sept beaux enfants , tous intelligents et gentils. 

  Le cours d'eau, je le sais maintenant, attirait d'innombrables volatiles dont les Fauvette (Parulines) jaunes: le midi ,elles se donnaient rendez-vous ans un tremble à deux pieds de la ma fenêtre. Je le sais aujourd'hui, c'était les flamboyantes et les masquées, je trouvais le spectacle éblouissant. cependant on a beau aimer les oiseaux, quand un merle te tient éveiller à partir de cinq heures du matin ,,,c'est un inconvénient, mais passons.

  J'avais besoin de me rattraper dans ce domaine,: ma connaissance des oiseaux dépassait peu le nom de moineau, il me fallut commencer l'identification des pinsons , j'achetai un disque : Les oiseaux du Québec. Je fis jouer le son du pinson (bruant) des marais et l'oiseau vint se poser ,je commençai alors à faire tourner le cirque . Bientôt je pu identifier le pinson chanteur, la buse à queue rousse qui se pavanait au-dessus du ruisseau, le pis doré qui avec son cri de poule des bois, l'hiver , venait manger du suif. Il lui fallait déloger les écureuils qui étaient devenus effrontés ...Chacun son tour ! 

  Quand je revenais de l'école ,j'imitais tant bien que mal, les mésanges:"keti, kein, kein". Alors les charmants petits habitants des arbres n'attendaient que leur pitance. J'étais en charmante compagnie. 

LES VOISINS 

   Quand ma mère tenait maison ,je recevais la visite de deux ravissantes petites sortant d'un conte de fée ou de la maison voisine...et aussi la petite demoiselle de l'autre coté du pont, la fille d'Arnold Gagnon. Parfois, c'était les deux grandes qui passaient un coup de balai et je ne sais pas ce que pouvait leur dire la grand-mère  mais les attirances agissaient.

   Je dégustais le bon lait frais, il ne me manquait que le miel. j'avais donné la technique à l'aîné de la famille pour traire la vache.  Madame Céline avait fait un jardin et Alfred avait le cheval dont il rêvait .Tout allait à notre aise. La vie se continuait sans heurt. Un bon matin, subitement le vicaire général me téléphona qu'il passerait me voir, je pensai tout de suite à une mutation...on m'offrait Sept-Îles. 

Du village de Bergeronnes à  la ville  de Sept-Îles

   Le huit avril 1977, j'avais une première entrevue et j'y retournai en juin. En septembre , je me retrouvai dans une école de 2500 élèves . À trois cents milles, les liens s'effritent. Alfred m'aida dans le déménagement.

  Voilà une minime partie de mon histoire , elle est bien ancrée dans mon coeur  et depuis déjà dix-sept ans, j'y pense souvent . Ces événements ont pris de l'importance parce que j'ai souffert avec eux leurs peines, j'ai partagé leurs joies et maintenant je suis heureux du succès de leurs enfants. J'ai reçu un téléphone de madame Madeleine , elle était de passage à Sept-Îles , elle m'apprit  que Robert  et Chantal  avaient  pris une route  parallèle à Forestville. Je ne pouvais m'imaginer que la Chantal Anctil de l'annuaire diocésain était mon ancienne voisine.... 

 Bonjour chers Robert et Chantal , je vous envoie ces souvenirs maintenant que le Parkinson me donne un sursis. 

 

Votre ancien pasteur scolaire,

Garnier Villeneuve, prêtre 

12 avril 1994, Sept-Îles