Revenons dans le passé
En 1947 , ma mère travaillat à la buanderie du Staff House. Elle avait quitté Bergeronnes pour occuper un emploi permanent .
Elle écrit :"Je suis à Forestville, je travaille fort mais je suis bien payée et bien logée, je joue aux quilles , je vais veiller et danser. Le paradis, c'est le cinéma. "
1946 |
Madeleine comme beaucoup de Bergeronnais se déplace pour travailler. Il n'est pas question à cette époque de voyager entre son village natal et son lieu travail ! Les villages de la Haute-Côte-Nord tirent à cette époque , une partie de leur subsistance dans les villes de cie qui poussent pour fournir les gros moulins à papier de Québec, ou pour envoyer du papier à Chicago comme le faisait le moulin de Baie-Comeau. C'est l'ère du papier , on aura jamais autant imprimé de journaux qu'à cette époque !
Les vieux centres des Escoumins, Bergeronnes, Sault-au-Mouton, Saint-Paul-du-Nord et Sainte-Anne-de-Portneuf groupent bien encore quelques douzaines de gros cultivateurs dont le travail de la terre et l'élevage laitier constituent la seule ressource suffisante mais il faut dire qu'il se trouve plusieurs autres centaines de familles pour qui la culture de la terre n'est pas plus qu'un à côté profitable. On jardine, on élève quelques animaux dont on dispose l'automne ou qu'on consomme l'hiver ; l'argent vient d'ailleurs. (Paul Bussière , Cahiers de géographie du Québec )
Cette remarque de Paul Bussière publiée en 1963 a de quoi faire réfléchir sur l'attachement des Nord-Côtiers au littoral...
Le nord-côtier n'est généralement pas un bon bûcheron et ne se résigne à entrer dans le bois que lorsque l'obligation l'en presse ; par goût et par tempérament il affectionne la proximité de la mer et se plie difficilement à une routine de travail ; il souffre d'instabilité et accepte parfois difficilement de jouer longtemps les subalternes. En 1959, les compagnies Anglo-Canadian Pulp et Québec North Shore ne trouvaient à employer que 1,292 hommes originaires du comté de Saguenay, sur une main-d'œuvre totale qui dépassait 9,000 hommes. Dans les autres compagnies, de bien moindre envergure, les gérants de personnel sont presque tous unanimes à dire que 70, 80 et même 90% de leurs employés forestiers viennent d'ailleurs que de la côte. On retrouve le nord-côtier à l'usine d'écorçage et au quai de chargement des barges. Et quand il trouve quelque emploi dans l'industrie de la construction et des transports, il n'hésite habituellement pas à le prendre.
Ce tempérament est à mon avis hérité du fait que les Charlevoisiens qui aimaient la forêt avaient suivi Price au Saguenay , alors que ceux qui étaient restés sur le bord du Fleuve , de l'autre coté du Saguenay , étaient eux des hommes et des femmes qui ne pouvaient se résoudre à quitter le littoral...la mer comme disait nos ancêtres. C'est une hypothèse ...
Sautons quelques années...
Si aujourd'hui la forêt est un secteur en crise, c'était le contraire dans les années 70 ! On cherchait de la main-d'oeuvre, on faisait tout pour l'attirer, comme en témoigne ce dépliant. 65% de la main-d'oeuvre de la Reed provient du Bas-Saint-Laurent. Et en ces temps où l'extraordinaire potentiel hydroélectrique de la région est en développement , le recrutement devient plus difficile.
Si ma mère a travaillé à Forestville, d'autres y ont trouvé l'occasion de continuer à développer leur entreprise et à y exprimer leur leadership. Marcellin Savard a choisi de s'y installer, son entreprise y est encore présente. Il fut même maire de la municipalité, tout comme Vincent Tremblay, (Concessionnaire Dodge-Chrysler ). Les Bergeronnais avait le sens des affaires et même loin de leur village natal, ils s'impliquaient dans le développement de leur ville d'accueil avec le même enthousiasme dont ils avaient fait preuve aux Bergeronnes.
Les maires de Forestville |
Je connais bien les chantiers de la Reed anciennement l'Anglo Pulp. Mon papa est sur le pamphlet ci-haut... entrepreneur Patrick Tremblay camp PIP-13
RépondreSupprimerMichele