Instant de vie chez les Bouchard

Instant de vie chez les Bouchard
Claude Mattheau, 2014

samedi 15 août 2020

Bergeronnes vu par l'homme mordu qui n'est pas mort du choc

AVERTISSEMENT

Ce texte est un recours didactique qui devrait permettre  au mordu Baie-Comois de chasser de sa tête des images d'ourses enragées et de lui faire comprendre que de fréquenter le territoire bergeronnais  n'est pas nécessairement sans laisser des scories. C'est également un excellent moyen de comprendre que ça n'arrive pas juste à Hollywood  !

Bergeronnes dans sa pose typique, sa marque visuelle la plus connue.
L'église est son château Frontenac et sa cote du roc, son Vieux-Québec. 

Dessin: Nicolas Bouchard, blog le profacteur  (cliquez pour lire)

Illustrateur à ses heures, Nicolas Bouchard est un adepte du camping . Il est mordu de camping pour faire un facile jeu de mots. Quand le "campeur de Baie-Comeau"  fut mordu par l'ourse du Morillon,  la presse régionale se déchaîna. C'était la seconde attaque ! 

La narration officielle fut celle-ci: 



Le récit de Nicolas Bouchard, le Baie-Comois est un peu plus précis. Il était là ! Personne ne lui a demandé de raconter son aventure. Il était pourtant là ! D'ailleurs n'a-t-on pas attendu 500 ans avant de demander aux autochtones ce qu'ils pensaient des immigrants arrivés par grands bateaux sur leur terre ? Mauvaise habitude .


 L'ourse donc, le voit, elle s'approche en branlant la tête et Nicolas n'écoutant que sa méconnaissance des ours, se met à crier pour l'éloigner. L'ourse continue d'avancer et Nicolas recule. Battre en retraite devant l'ourse lui semble être une bonne idée.Il trébuche et se retrouve acculé au pied du talus bordant le sentier. Selon lui, le talus, les lettres se mélangeant dans sa chute,  fut sa planche de salut !


L'expression des émotions participe au processus archaïque de la survie. Physiquement, l'homme n'est pas le plus performant : il court moins vite que beaucoup d'animaux, ne nage pas très rapidement, voit moyennement bien...

-Boris Cyrulnik


Ainsi le dos appuyé sur l'invincible mur naturel, il peut frapper l'ourse avec ses pieds, espérant la faire fuir. Ce qui fut une stratégie improvisée mais gagnante ! Contrairement à son oncle Lucien, il ne pouvait se permettre d'attendre les conditions gagnantes!

Nicolas précise aussi que personne n'est venu à son secours. C'est plutôt lui qui s'est dirigé vers l'estivant originaire de Québec, pour lui demander de l'aide. Un détail ! L'important, c'est que monsieur Bélanger soit intervenu pour qu'il puisse rejoindre le camping et ensuite se rendre au centre de santé des Escoumins pour les soins d'usage. Le personnel du camping, empathique et attentionné,  est intervenu avec diligence après l'attaque.

Nicolas me confie que la seringue lui a fait plus mal que la morsure ! Que voulez-vous, tout le monde le dit:  l'homme est un ours pour l'homme !

Jusqu'ici la relation de la journaliste lui importe peu, qu'il y ait entre la réalité et le texte, un flottement , lui semble normal. Le journalisme est l'art de la concision . Même les ancêtres de Nicolas, tous présents dans  le roman Mistouk , oeuvre de son oncle Gérard , n'hésitaient pas à utiliser les chemins de travers !



Des questions Nicolas en a plusieurs. Pourquoi donc les rubans interdisant l'accès au Morillon furent-ils enlevés ? Les campeurs ont-ils vraiment vu une cage avec un ours être transportée par les agents de la faunes hors de la zone dites dangereuse ?  Si c'est le cas, sur quelles bases reposaient  cette décision ? Les autorités municipales avaient-elles été mises au courant de la soudaine sécurisation du site ?

Les dents de la terre
La réponse : les agents de la faune ont expliqué à Nicolas qu'ils avaient eux-mêmes enlevé les rubans jaunes puisque malgré la cage déposée dans les sentiers , l'ourse n'avaient donné aucun signe de vie dans les semaines précédentes.

Quant à la municipalité,  comme le signale la journaliste, leur version reste inconnue sur ces faits.

En  tous les cas, au lendemain de son aventure, Nicolas a de lui-même averti des campeurs de ne pas s'aventurer dans ce sentier. Personne n'avait avisé les utilisateurs lors de leur inscription du danger potentiel des sentiers. Nicolas et moi avons pensé la même chose,  la trame du film JAWS est applicable  à une ourse!

Quelques jours plus tard, la version un peu confuse de la municipalité concernant la capture de l'ourse nous amuse.



Capturée ou piégée: vivant ou mort  ? 

Pour Nicolas, il semble que les intervenants dans ce dossier ne puissent se réclamer de l'inerrance, il paraîtrait que seuls les auteurs de la Bible peuvent raconter sans se tromper!

L'utilisation des termes techniques du MFFP a causé un quiproquo ! La directrice générale du village n'est pas en faute, elle a compris ce que tous auraient compris . Il  semble que de dire la vérité au sujet de l'ourse et des deux rejetons aurait été plus simple que d'utiliser un euphémisme tiré du langage technocratique : "Oui, il y a eu mort d'ourse, même en nos régions respectueuses de la nature, l'homme doit parfois être le prédateur le plus cruel."
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Site du ministère MFFP

Par « piéger », on entend l’action de capturer, à l’aide d’un piège, un animal à fourrure ou de tenter de le faire. 

Donc , pour le néophyte que je suis, comme la plupart des lecteurs, piéger serait l'action de capturer  ??? Mais capturer ne veut pas dire piéger ???  

Site du dictionnaire Larousse. 

Capturer: S'emparer d'un animal à la chasse ou à la pêche.

Piéger: Chasser un animal, le prendre dans un piège. 

Vulgarisation 

Les cages sont donc des objets servant à la capture et éventuellement à déplacer les animaux.

Les pièges servent à tenter de  capturer un animal On suppose qu'il peut-être mort ou vivant , selon les pièges utilisés. 

OUF! 
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Enfin pour faire rire mon ami Nicolas, qui avoue être encore sous le choc après cette attaque, je lui ai concocté un petit bout de film, comme le faisait Bobino pour faire patienter les tout-petits entre deux séquences de l'émission. En attendant que revienne sa quiétude lors des marches en forêt, il faut bien décanter... À toi. Camério  ! 

L'ourse (pour regarder la vidéo cliquez ici)



Voilà, comme l'a écrit le cousin Michel-Marc Bouchard dans Les Muses orphelines :

 T'attends-tu que la savane rentre en entier dans maison avant de te décider à fermer ta porte ? 

À méditer.

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