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Sur son île . |
J'ai entendu et j'ai écouté . On a tous une histoire de départ précipité à raconter. On a tous un traumatisme à évacuer. Moi, je pleure. Je sanglote, j'ai la gorge nouée. Un noeud à faire virer le vent, un noeud à m'attacher au tronc d'un arbre , un noeud qui me la boucle.
J'ai entendu et j'ai écouté. Elle est venue mourir sur sa naissance. Tout d'un coup . Un coup fatal. Un coup qui fait mal. Un coup comme un poing au coeur.
J'ai entendu et j'ai écouté. J'ai perdu le souffle pour ses soeurs , pour ses frères , pour ses enfants, pour ses petits-enfants, pour son amoureux. J'ai perdu le souffle pour sa famille d'ici et de là-bas. Et je la connais à peine. À peine mais assez pour entendre et écouter. Des villageois qui cherchent une raison.
La raison n'y est pour rien, pas de vérités ni de règles , juste la vie qui continue. C'est assez.
Assez pour me taire et penser à mon père et regarder, à mon contentement, mes enfants qui penseront à moi.
Pour la suite du monde, dit-on ici.
Toi tu me fais pleurer d'autant d'humanité.
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