Instant de vie chez les Bouchard

Instant de vie chez les Bouchard
Claude Mattheau, 2014

mercredi 8 avril 2020

Je n'avais pas vu plus splendide désastre.- in Alexis Zorba



























Voici un texte  qui devrait énerver les locaux, effectivement selon les sociologues de sous-sol autoproclamés, rien n'est plus harassant que se faire dire quoi penser par un étrange. Je veux juste en découdre dans un texte décousu.


Ils diront ce qu’ils voudront  les artistes-peintres, des arbres coupées en billes et bien alignées dans des rangées toutes droites, c’est plus géométrique qu’une forêt qui pousse toute croche, même peinte par Gustave Courbet ou  plantée par l’homme qui plantait des arbres.

L’art, je trouve ça beau mais il ne faut pas que ça empêche le monde de se chauffer ou que ça leur cache la vue. J’ai jamais entendu dire que les arbres étaient éternels ni qu’ils donnaient de l’intérêt.  Par contre, l'argent déposé dans un coffre  chez  mon oncle Alphonse, ça peut rapporter gros. Pour voir une peinture donner  des bidous, il faut attendre que l’artiste s'essouffle. Plus facile de faire pousser de l'argent que de l'art!

Je reviens aux arbres du cimetière de la paroisse Bon-Désir qu’on a décapités, essouchés,  abattus, ripés, ils étaient morts. Pas dur  de constater que les arbres, ça meurt en troupeau comme des  réfugiés. C’est La Fontaine qui l’a dit : Si tu veux faire crever ton yogourt , t’as juste à dire qu’il est passé date !

  Ce que fait la Fabriques avec son cimetière et son église ne regarde que ceux qui sont catholiques. Sans  couper court  avec l'homophobie, la misogynie et la manipulation, votre Église peut au moins abattre les arbres dangereux. Quant à moi, les préjugés de l'arbre vaticanais sont le genre  de branches que je ne voudrais pas recevoir sur la tête !  


Posons la question qui tue: quand est-ce que la mort est dans un arbre ? Sûrement pas quand il est dans ses feuilles Marillon Don Dé...  Dans tous les cas, dans le cimetière, une chose était sûre, la mort était dessous, cela dit en tout respect pour les dépouilles qui avaient probablement planté et nourri les arbres du dessus. Contrairement aux êtres à deux pattes, les conifères meurent du pied vers la tête. C'est la racine du mal.

C'est simple comme  des évidences  échappent à l’esprit humain; c'est normal, le monde lit trop et écoute pas assez la TV. Syntonisez canal D et vous apprendrez des choses  importantes comme : un touriste revient tous les ans, un arbre matures tous les trente ans. À moins que le touriste en question soit un  un écolo qui aime les  arbres passés date. 




Je vais essayer d’être plus clair en fonçant le lettrage au lieu que de foncer tête baissée comme un bouc dont mon patronyme ne porte que les quatre premières lettres et toute l'obstination.


Rien n’est plus important que de s’exprimer simplement : Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement, Et les mots pour le dire arrivent aisément, disait l’homme qui boit de l’eau. 

Charles Tisseyre , un vulgarisateur à la mode dira à travers ma bouche : 

Fassssscinant, le temps qu'un frêne fournisse une batte de baseball, le châtaigner a fourni une armoire.(1)

Déconccccertant, l’humain partage avec l’arbre le quart de ses gènes et  une  étonnante facilité d’adaptation ! (2)

Et enfin, soyez attentif à l’arbre et ne le coupez que si vous pouvez produire quelque chose d’aussi miraculeux que ce que vous avez abattu. (3

Le miracle, ce serait de prendre les écolos, peintres et touristes par surprise, de les dépasser par la gauche et  de planter des arbres qui poussent pas vite, des arbustes décoratifs: des pommetiers, des cèdres, des lilas, des bouleaux nains. Comme disait Boris Vian, les petits arbres n'iront pas "crasher" sur vos tombes.



D'ici là, cet été, les pissenlits pousseront en salades et jaseront avec toutes les Marguerite, Pâquerette, Jacynthe,  Rose, Jasmine, Capucine, Violette, Majolaine, Suzanne,Yolande ... venues prier sur la tombe des  défunts.   Un splendide désastre !








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1 ,2 et 3. L’arbre-monde. Richard Powers, Le Cherche-Midi, Paris, 2018, 488 pages


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