Instant de vie chez les Bouchard

Instant de vie chez les Bouchard
Claude Mattheau, 2014

dimanche 28 janvier 2018

Cours à domicile à Bergeronnes en 1932-33







L'éducation fut longtemps au centre des préoccupations des Bergeronnais. N'allez pas croire cependant que la chose fut facile. L'éloignement et une relative pauvreté ont été des freins aux efforts des familles pour instruire leurs enfants.

En 1932-1933, Bergeronnes n'offre pas encore l'éducation primaire au couvent. Ce n'est qu'en 1935  que les soeurs du Bon-Conseil pourront offrir des services éducatifs dignes de ce nom et encore, il faudra que le couvent à peine inauguré soit rénové .
De 1938 à 1941, les religieuses doivent se retirer , à leur retour en 1941, 150 enfants sont inscrits de la première à la neuvième année.Ils étaient 81 en 1932. 



Couvent vers 1945



Il faut également souligner que 5  écoles de rang sont fréquentées par les jeunes et ce, depuis le début des années 1900. 


Ces écoles ouvrent et ferment selon les argents disponibles dans la localité. Les cours offerts par l'hebdomadaire LA TERRE DE CHEZ-NOUS sont un véritable trésor dans les circonstances, Et Bergeronnes semble faire bonne figure! Peut-être y identifierez-vous un.e studieux.se ancêtre ?  




Les thèmes abordés vont de la technique des sols à la gestion d'entreprise, de l'entretien du tracteur à la doctrine sociale de l'Église, de la relève agricole à la réforme scolaire au Québec.Les autres thèmes majeurs sont l'économie, la coopération, la gestion, le syndicalisme, la politique et l'éducation.



Les cours à domicile furent publiés régulièrement dans La Terre de Chez Nous, ils  étaient divisés en  24 leçons, à raison d'une leçon par semaine Ces cours  par correspondance étaient gracieusement offerts  aux membres de l'Union Catholique des Cultivateurs et de leur famille .


"Plus de 35,000 diplômes ont été remis à des hommes et à des femmes qui avaient réussi les examens subis deux fois par année, dans l'école du rang ou la sacristie, sous la surveillance du curé, du vicaire ou de l'institutrice."1.



Le père Louis-Marie, cistercien d'Oka et responsable des premiers cours, évoque l'esprit et la pédagogie des cours à domicile. 


 [...] "Nous espérons que les parents, pour encourager à l'étude leurs enfants, surtout durant ces longues soirées d'hiver où il y a peu à faire, ne craindront pas de «s'en mêler». Nous les invitons même à s'inscrire comme élèves réguliers, même s'ils ne savent pas lire. Par les yeux de leurs enfants qui ont fréquenté la petite école, ils pourront suivre ligne par ligne cet enseignement par écrit. Et ainsi suivi à deux ou trois, dans les colonnes du journal, le cours à domicile portera infailliblement des fruits; les enfants répondront en lisant sur le papier, les parents répondront en lisant dans l'expérience de toute leur vie " .


1. Brodeur, Jacques  (1992). Les cours à domicile de l’UCC, 1929-1969 :
un filon inexploré de notre histoire rurale. Études d'histoire
religieuse. Institut agricole de St-Hyacynthe

                                          

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