Québec, 9 février 2024
Lors des élections d’octobre dernier, je vous transmettais un article dans lequel j’invitais les ex- péquistes qui nous avaient conduits à la porte de l’indépendance à briser leur silence et à affirmer leur appui à Paul St-Pierre Plamondon, comme l’avait souhaité Gilles Proulx.
Comme les sondages n’étaient pas particulièrement favorables et certains annonçaient la mort du PQ, on a préféré demeurer discret.
Mais les temps ont changé. «Il y a dans la vie d’un peuple des instants où son destin semble hésiter: rares moments de détresse et de grandeur où le fléau de la balance oscille. Qu’une volonté charge l’un des plateaux et le fléau s’incline même imperceptiblement, vers la vie ou vers la mort...» (Jacques Soustelle). Pensons à de Gaulle et à Churchill, alors que la France et la Grande-Bretagne se dirigeaient sous le joug d’Hitler.
Plamondon est arrivé et a changé complètement la donne politique québécoise. Avec courage et détermination, il a annoncé son intention de tenir un référendum au cours de son premier mandat si le PQ est élu.
Comme le disait René Lévesque, «il est des points... où le courage et l’audace tranquilles deviennent pour un peuple aux moments clés de son existence, la seule forme de prudence convenable».
Ce référendum, nous pouvons et nous devons le gagner, car nous dire «non» une troisième fois serait catastrophique pour l’avenir du Québec. La politique à la Durham que nous annonce Trudeau mettrait fin à tout espoir d’un Québec maître de son avenir.
Il nous reste deux ans pour convaincre notre peuple et nous pouvons le faire à trois conditions.
D’abord, il nous faut convaincre, comme le dit Régis Labeaume, nos vieux «chaussons» de revenir au bercail et reprendre le flambeau pour rallumer la flamme qui s’est éteinte de fatigue.
Ensuite, nous devons rejoindre et convaincre nos jeunes. Pour cela, nous devons faire appel à nos jeunes artistes des années 1970 qui regrettent que le drapeau du Québec soit «en berne». À eux, maintenant, de faire en sorte que la «fleur de lys donne un peu d’espoir aux gens».
Enfin, nos amis immigrants. Comme l’exprime Chafiik du groupe Loco Locass, «en participant à la libération d’un peuple, vous les nouveaux arrivants, les Québécois bientôt sans le “néo” avant, vous qui avez peut-être fui la guerre et la pauvreté, en l’espace d’une campagne, vous passeriez du statut d’immigrants à celui de fondateurs, rien de moins».
Je comprends qu’il n’est pas facile de rejeter le serment à la royauté britannique, mais vous le feriez au peuple qui vous accueille.
Faisons la différence, devenons «Maîtres de notre avenir».
Lucien Lessard,
ex-député et ministre du Parti Québécois, 1970-1982
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