Instant de vie chez les Bouchard

Instant de vie chez les Bouchard
Claude Mattheau, 2014

mardi 15 septembre 2020

Un homme dévoué . 1915-1996






















Le curé Amédée Gagnon était un rapide. Jeunes adolescents, nous nous réjouissions d'aller à la messe sachant qu'avec Amédée la célébration n'allait pas s'étirer inutilement. Ce prêtre allait directement au but.  Pas de fioritures, pas de détours  pour faire dans la guirlande sociale... 


Dans le livre où Amédée raconte son séjour à Rivière-Saint-Jean en Basse-Côte-Nord , le préfacier, Roger Ébacher raconte cette anecdote remontant en 1979, année où il devint évêque du diocèse de Hauterive  :" Dans ma hâte de prendre contact avec le milieu ,les gens, les institutions, je me rends visiter le foyer pour personnes âgées de Bergeronnes. En y arrivant,à la porte, je me trouve face à face avec un homme petit,grisonnant,à l'air un peu désinvolte. Ce fut notre premier "accrochage" . J'y ai tout de suite découvert un homme rompu au contact social agressif même dans ce premier contact, taquin et plein d'humour.


Voilà cet homme. Un rapide. En lisant son livre, vous découvrirez un style tenant du télégramme . Tout y est télescopé, l'auteur n'a pas perdu son caractère en racontant cet  épisode de sa vie. Les phrases y sont souvent courtes, imagées et les pronoms sont élidés . Cet extrait illustre cette célérité à cerner son sujet.  




Curé de Rivière-Saint-Jean, Amédée Gagnon,
Éd. M.P. Vachon, 1992 , p. 24 



N'allez pas croire que le Curé Amédée, même s'il expédiait  les cérémonies, n'était pas un pasteur dévoué. Sa mission en était une dédiée à l'Humain , il cherchait d'abord à encourager les gens, à soulager les coeurs et à accueillir sans ambages . On pouvait lui faire confiance.

" Un jour d'hiver à Mingan , le docteur Baulé veut amener avec lui un indien malade (tuberculose). Ce dernier refuse. Arrivé à Mingan, le docteur me parle du refus de son malade. (de se rendre au sanatorium de Mont-Joli) "Je vais aller le voir, lui dis-je et il va partir pour l'hôpital."Le docteur en doutait. je me rends chez le malade qui refuse de partir. " Je vais demander au médecin de t'envoyer de temps en temps visiter ta famille." (...) Ce malade avait accepté en raison de sa grande confiance au prêtre."  

Ibid. p. 65-66

   




Amédée Gagnon , 50 ans de prêtrise . 





























       Journal Le plein Jour , avril 1992


Le curé Amédée Gagnon sur sa moto et sa mère ,Emma Lapointe,
devant le presbytère de Rivière-Saint-Jean.





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