
Rosa Rioux est née en 1892 , le 13 mai, ce qui correspond au début des semailles à Trois-Pistoles. Son père Joseph est un cultivateur, les terres là-bas du coté Sû , comme disait les vieux sont plus propices à la culture , les villages sont mieux organisés et les institutions scolaires sont aussi beaucoup plus développés et accessibles. Pour faire une comparaison , la terre de grand-père Rosario fut défriché par Odina lessard , Rosario en était le deuxième occupant .En 1922 Bergeronnes existe depuis 78 ans ! Trois-Pistoles est ouvert à l'agriculture depuis 1696. En 1844 une trentaine de personnes habitent les Bergeronnes , Trois-Pistoles comptent déjà 2,525 habitants.
À à 20 ans , armé de son diplôme supérieur de l'École Normale de Rimouski , Rosa traverse sur la rive nord du Fleuve pour enseigner. Elle le fera quelques années près du village des Escoumins. À chaque été , elle retournera chez sa mère Clarina (Morin) . Puis un jour, elle rencontre Rosario Sirois, fils de Napoléon Sirois dit Cléo , c'est le grand amour. Ils vivront aux Escoumins quelques années , le temps de donner naissance à Maurice, Paul, Marthe, Véronique, Rosaire et Yolande .Les six premiers enfants d'une famille qui à son terme en verra onze. Onze qui courront, joueront travailleront sur la terre, et qui à leur tour feront des enfants ...
Lors de son premier engagement elle présente: un certificat de moralité signé par le curé de sa paroisse, un brevet de capacité d'enseigner délivré par l'école Normale de Rimouski et un certificat d'un médecin attestant qu'elle n' est atteinte
d'aucune infirmité la rendant impropre à l'enseignement. Un certificat de radiographie pulmonaire est aussi obligatoire.
UN SALAIRE DE 200 $ PAR ANNÉE
L'engagement se fait par écrit et est inscrit sur le journal de la Commission scolaire locale en vertu d'une résolution adoptée par les commissaires .Le président ou le
secrétaire-trésorier. s'occupe des modalité de paiement. En 1917 , monsieur Victor Guay occupe le poste de secrétaire-trésorier.
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Sur cette page tirée du Journal de la C.S. de Bergeronnes , les détails concernant le salaire de 200 $ versé à Rosa Rioux . |
Les institutrices rurales, surtout celles qui proviennent de
l'extérieur de la région , enseignent en moyenne cinq ans . Les classes à divisions multiples, plus difficiles. font fuir, les institutrices inexpérimentées.
Parce qu'il lui est interdit de se marier (bien que le
règlement scolaire ne le défend pas) et de poursuivre sa
carrière, il devient impossible à l'institutrice d'accumuler
plusieurs années d'expérience afin d'améliorer son statut et
son salaire. Le mariage de Rosa Rioux en 1917 devait être une rupture avec sa profession d'enseignante. À cette époque , une femme devait faire un choix entre sa profession et le mariage. Toutefois, une certaine pénurie de diplômées lui ouvrira les portes de l'école no 2 de Bergeronnes .
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En 1917, monsieur Joseph Imbeault est devenu secrétaire de la Commission scolaire locale |
COMMENT DEVENIR INSTITUTRICE
Il faut comprendre que de 1900 à 1939 , il existe deux voies pour devenir enseignantes. La plus accessible en milieu rural : être reconnue par le Bureau central des examinateurs catholiques. Les institutrices privilégient les brevets de ce bureau au moins jusqu'en 1939, date de son abolition, parce que les écoles normales ne sont pas toujours accessibles.
La deuxième façon est plus compliquée: fréquenter pendant deux ans l'école normale . Pour les examens du bureau, les candidats étudient par eux-mêmes les sujets au programme et se présentent aux examens. Néanmoins, il demeure que ces brevets accordés ne peuvent que reconnaître aux récipiendaires une connaissance minimum des matières apprises à l'école primaire et ne sont, en aucune façon, une attestation d'aptitude à enseigner.
La qualité des diplômes de l'école normale réside surtout dans le fait que les étudiantes reçoivent non seulement une formation se rapportant aux matières à enseigner, mais aussi des cours de pédagogie et des stages d'application .
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L'ACTION CATHOLIQUE , 18 septembre 1937
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Cependant, plusieurs raisons contribuent à expliquer la résistance des jeunes filles à la poursuite d'études plus approfondies.
L' accessibilité à l'école normale présuppose une scolarité de base terminée, c'est-à-dire d'avoir soit la 6e, la 7e, la 8e ou la 9e année. À la campagne, ce niveau est parfois difficile à atteindre, faute de services. Les jeunes filles étudient en solo, épaulées par leur maîtresse , et n'ont d'autres choix que de tenter leur chance aux examens du Bureau central. Par ailleurs, la question des finances familiales joue un rôle prépondérant : l'éducation hors de la région représente des frais pour les parents. Situées dans les villes et les centres régionaux, les écoles spécialisées obligent les filles à quitter la maison . Il faut donc laisser partir des jeunes fille de 16 ou 17 ans vers La Malbaie ou Chicoutimi , ce qui dans la mentalité de l'époque est mal accepté.
INSPECTEUR
Dès la première visite à l'automne, le
département est mis au courant, dans les quinze jours qui
suivent le passage de l'inspecteur dans une municipalité, des
progrès réalisés, des principaux défauts et lacunes constatés
et des infractions à la loi dont la commission scolaire s'est
rendu e coupable. Le surintendant veut être renseigné sur huit critères:
1. Sur l'enseignement des matières du cours
d'études;
2 . Sur l'emploi des livres
autorisés;
3. Sur l'usage des tableaux de
temps;
4 . Sur le classement des élèves;
5. Sur les maisons d'école ;
6. Sur le mobilier et autres fournitures
d'école;
7. Sur les défauts sérieux qui peuvent
exister dans la municipalité scolaire en
général, dans les écoles en particulier,
chez les inspecteurs individuellement;
8 . Sur les moyens que la commission scolaire
devrait prendre pour améliorer l'état de
ses écoles .(1)
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(1).Allard, Lionel, Gérard Filteau . Un siècle au service de
l'éducation 1851-1951 . L'inspection des écoles dans la
province de Québec, [s.!.], (s.(}, Vol. 2 . p. 25 .